Alors que la pandémie de Covid-19 est au cœur de toutes les préoccupations, il est déjà possible d’en constater l’impact démographique. En effet, cet événement a eu des conséquences sur les projets de vie de chacun, et notamment sur le choix ou non de fonder une famille. Il faut dire que l’avenir est relativement incertain, ce qui encourage certaines personnes à réfléchir à deux fois avant de faire des enfants qui vivront dans un monde probablement instable. Ce constat se traduit au niveau des chiffres avec, en janvier 2021, une baisse des naissances complètement inédite par rapport aux précédentes années.
Un krach des naissances
Depuis plusieurs années maintenant, le nombre de naissances est en baisse. Ce phénomène n’a rien de surprenant : les couples ont de moins en moins d’enfants, ils les ont également plus tardivement et la contraception permet aussi d’avoir tout simplement le choix d’en avoir ou non. Ces éléments ont progressivement conduit à des chiffres toujours plus bas en termes de natalité d’une année à l’autre.
En outre, selon l’Institut national d’études démographiques, on compte seulement 53 900 naissances de bébés durant le mois de janvier 2021, ce qui représente une baisse de 13 % par rapport à janvier de l’année précédente. Cette diminution prouve à quel point la pandémie a marqué les esprits, car ces bébés auraient approximativement été conçus fin février, début mars 2020, c’est-à-dire au moment où la Covid-19 a pris beaucoup d’ampleur en France.
De nouveaux plans de vie
Selon l’Insee, ce constat « laisse peu de doute sur le rôle important joué par le contexte de la pandémie sur cette évolution ». D’ailleurs, l’institut chargé des statistiques explique qu’« il faut remonter à 1975, la fin du baby-boom, pour observer un phénomène d’une telle ampleur. Les naissances en septembre et octobre 1975 avaient en effet diminué de 14 % par rapport aux mêmes mois en 1974, et celles d’août et novembre de 10 % ».
Cette baisse peut en partie s’expliquer par la difficulté des couples à accéder aux parcours de PMA au cours de l’année 2020, et notamment durant le confinement. Les bébés nés de PMA représentent en effet 3,5 % des naissances en moyenne chaque année. Or, durant le printemps 2020, les centres de procréation médicalement assistée ont été fermés pendant plusieurs mois.
Par conséquent, si l’on pouvait supposer que le fait de se retrouver enfermés ensemble pendant plusieurs semaines avec son partenaire allait se traduire par plus de rapports sexuels, et donc potentiellement plus de naissance, cela ne s’est absolument pas vérifié au cours de l’année 2020. Si les individus ont passé plus de temps ensemble, ils n’ont visiblement pas pour autant eu le projet de fonder une famille à ce moment précis.
Bien évidemment, une pandémie mondiale a des effets notables sur les habitudes de vie, et notamment sur les projets pour le futur. Les derniers mois ont été particulièrement difficiles et ont bouleversé nos habitudes de vie. Ainsi, pour bien des personnes, le projet de fonder une famille est parfaitement incompatible avec le mode de vie que nous subissons actuellement. Cette pandémie rappelle également la fragilité de l’humanité et fait craindre la vie que pourront avoir les enfants dans ces conditions.