Pour beaucoup de couples la grossesse est un moment qui se vit à deux et qui se partage. Il est bien vrai que pour faire un bébé, il faut être deux, alors pourquoi serait-ce seulement l’affaire de la femme une fois qu’il grandit dans son ventre ? Seulement, pour certains hommes, il est difficile de s’investir corps et âme dans cette grossesse qui parfois peut sembler trop abstraite.
Des difficultés à se sentir concerné
Il faut bien l’avouer : les hommes et les femmes ne vivent pas de la même façon la grossesse. En effet, la femme porte l’enfant et le sent donc de l’intérieur. Elle voit son corps évoluer au fur et à mesure que son enfant grandit. Elle ressent des symptômes de grossesse qui peuvent changer son quotidien et le regard que les autres posent sur elle aussi a changé. Bref il est impossible pour une femme de ne pas s’impliquer un minimum dans sa grossesse, puisqu’elle l’est par définition en étant simplement enceinte. Pour le futur papa, c’est un peu plus compliqué. Il a beau voir sa femme changer et son ventre s’arrondir, tout est encore très abstrait pour lui. Ce n’est qu’au moment de la naissance qu’il pourra commencer à créer une véritable relation avec son bébé, alors que la maman au contraire tisse des liens dès la grossesse. De manière générale, les hommes se sentent donc souvent moins investis que les femmes dans la grossesse. Seulement, pour certains, cela peut se manifester par une réelle indifférence, tant le bébé attendu est abstrait. Ils ont du mal à se dire que dans quelques mois, leur vie va prendre un grand virage et que tout leur quotidien sera chamboulé. C’est un phénomène très commun finalement chez les hommes, qui peut très bien changer au cours de la grossesse ou qui peut durer jusqu’à l’accouchement, voire après encore.
Tenter de le faire participer
Il s’agit aussi d’une situation difficile pour la femme qui souhaite généralement que cette grossesse se vive à deux afin que tous ces moments deviennent inoubliables. Il est important pour les deux membres du couple de ne pas se braquer. La communication sera le meilleur alliée dans ce cas-là. Il faut pouvoir prendre en compte les désirs et frustrations du futur papa afin de comprendre d’où vient le malaise et comment il est possible de l’arranger. Quant à la future maman, elle doit se montrer la plus compréhensive possible et tenter de le faire participer au maximum à cette grossesse pour qu’il se sente plus investi. Parfois, les futurs papas ne s’investissent pas dans la grossesse simplement parce qu’ils sont effrayés. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne veulent pas de cet enfant, simplement qu’ils ont peur de ne pas être à la hauteur. D’autres au contraire aimeraient s’investir mais ne parviennent pas à trouver leur place. En effet, avant même la naissance du bébé, la maman peut déjà entretenir un lien fusionnel avec lui, ce qui laisse peu de place au papa. Cela peut continuer encore après l’accouchement si le dialogue n’est pas ouvert entre les deux parents.
Il est donc important de lui laisser sa place dans cette grossesse et de lui permettre de s’investir au mieux. Cela peut commencer avec les rendez-vous médicaux où il est parfaitement possible de s’y rendre à deux. C’est un moyen de suivre la grossesse de près, et pour le papa de poser toutes les questions qui lui passent par la tête afin de mieux comprendre cette période souvent très abstraite pour les hommes. Les échographies peuvent devenir des moments de réelle complicité entre les deux amoureux, qui auront la joie de découvrir leur bébé sur l’écran, mais aussi d’écouter son cœur. Rien de mieux pour rendre cette grossesse plus concrète.
Un détachement qui peut durer
Le couple doit impérativement pouvoir communiquer et trouver rapidement des solutions pour que chacun trouve sa place. Il ne s’agit pas non plus de forcer le futur papa à faire des choses qu’il ne souhaite pas, puisqu’il pourrait encore plus se désintéresser de cette grossesse. Cependant, il est parfaitement possible que ce détachement dure encore après l’accouchement. Comme pour les femmes, les hommes aussi peuvent avoir du mal à créer des liens avec leur bébé. Cela peut prendre plusieurs mois avant qu’il n’accepte de passer du temps seul avec son enfant et qu’il accomplisse certaines tâches, comme changer les couches ou donner le biberon. Toujours sans le brusquer, il est tout de même important de lui rappeler son rôle de père et que le désir d’avoir un enfant émanait de tous les deux au départ.