Même si depuis quelques mois, l’accès à la PMA est élargi aux femmes seules et aux couples de femmes, la question autour de la GPA (Gestation pour autrui) reste encore très tabou aujourd’hui en France. Entre les fervents défenseurs de cette méthode et ceux qui au contraire y sont fermement opposés, le débat semble impossible. Pourtant, les enfants nés de GPA eux existent bien, mais ne peuvent pour autant pas être inscrits à l’état civil. Une situation que 110 personnalités comptent bien faire changer.
Reconnaître l’existence de ces enfants
C’est dans une tribune publiée dans le quotidien Le Monde que 110 personnalités françaises ont décidé de s’associer afin de faire changer le statut de ces enfants nés de GPA. Parmi eux, on retrouve notamment les intellectuels Pierre Rosanvallon et Élisabeth Badinter, le comédien Vincent Dedienne, Céline Cester, qui est la présidente de l’association Les Enfants Arc-En-Ciel, ou encore l’humoriste Muriel Robin. À la veille des États généraux de la bioéthique, qui s’ouvriront ce jeudi, les signataires tentent d’interpeller l’État, mais aussi les citoyens sur cette situation délicate. Tous ne réclament qu’une chose : la reconnaissance des enfants nés de GPA par l’état civil. La situation actuelle concernant la GPA est en effet très compliquée en France, puisque même si de plus en plus de couples se tournent vers cette possibilité dans les pays dans lesquels elle est autorisée, les enfants nés de mères porteuses ne peuvent pour autant pas être inscrits à l’état civil. Même si quelques exceptions demeurent, il s’agit là d’un véritable problème pour les parents de ces enfants qui existent bel et bien : « Les enfants nés par le recours à la GPA sont là. Ils ont des parents, hétérosexuels ou homosexuels. Ils sont des milliers, de plus en plus visibles, on ne peut plus les ignorer comme des fantômes et faire comme s’ils n’existaient pas ». Au-delà du désaccord qu’ils expriment, les signataires tentent également de proposer des solutions afin d’améliorer cette situation très problématique. C’est la raison pour laquelle ils demandent « la transcription intégrale à l’état civil français de la filiation de l’enfant établie légalement à l’étranger à l’égard de ses parents ».
Vers une GPA éthique ?
Les 110 signataires vont même plus loin, en affichant leur volonté de rendre la GPA légale en France sous certaines conditions. Puisque même si tous sont pour la légalisation de la GPA, ils sont également parfaitement conscients des dérives que cela peut entraîner. Pour eux, il s’agit donc de « lutter efficacement et avec détermination contre les dérives de la GPA et les mafias qui en profitent, au-delà de la réforme urgente qu’appellent les droits fondamentaux des enfants à leur filiation. Nombreux sont ceux, en France, qui s’alarment à juste titre la marchandisation et de la réification dont peuvent être victimes des femmes pauvres dans certains pays, mais aussi des parents d’intention qui se font maltraiter et les enfants qui peuvent se retrouver dans des tourments dramatiques ». Cela étant, les signataires restent pour autant convaincus qu’une GPA encadrée et éthique est parfaitement possible dans un pays comme la France : « il existe dans de grandes démocraties des protocoles de GPA pensés et aménagés de façon parfaitement éthique, et donc les pratiques sont étayées par des études validées ». D’ailleurs, de récentes études ont démontré que les Français seraient aujourd’hui de plus en plus ouverts à une légalisation de la GPA. Un récent sondage, publié il y a quelques semaines, a ainsi révélé que 64 % des Français y seraient favorables : 18 % dans tous les cas, et 46 % seulement pour des raisons médicales.
Sources : MagicMaman, Le Monde, Europe 1