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Harcèlement scolaire : les enfants qui en sont victimes ont plus de risques de développer des comportements violents

Crédits : iStock

Le harcèlement scolaire est un véritable fléau qui a malheureusement longtemps été passé sous silence. Si aujourd’hui, il s’agit d’un phénomène connu, aussi bien par les parents que par les établissements scolaires, le harcèlement scolaire a pris une autre dimension avec l’apparition des réseaux sociaux et il est encore plus difficile de le combattre. Ainsi, les victimes sont toujours beaucoup trop nombreuses et gardent malheureusement des stigmates de ces traumatismes durant des années. En effet, une récente étude montre que les enfants qui sont victimes de harcèlement scolaire ont plus de risque de développer eux-mêmes des comportements violents.

Le harcèlement scolaire : un phénomène trop courant

Le harcèlement scolaire a à présent droit à sa journée internationale : le 5 novembre. Cette date fut l’occasion pour l’UNESCO de révéler un chiffre plutôt alarmant : 30 % des élèves dans le monde ont déjà été victimes de harcèlement scolaire. Ce dernier impacte donc de nombreuses personnes qui doivent malheureusement se construire avec toute cette violence, qui n’est plus seulement présente à l’école. En effet, ce harcèlement qui commence bien souvent dans le cadre scolaire peut aujourd’hui se poursuivre en dehors, notamment sur les réseaux sociaux. Forcément, il est difficile dans ces conditions de se construire et d’avoir confiance en soi. Le harcèlement scolaire peut ainsi être responsable d’un échec scolaire, d’une dépression chez l’enfant, de troubles émotionnels et peut malheureusement conduire dans le pire des scénarios au suicide. Mais ce n’est pas tout : se faire harceler pousse à adopter soi-même des comportements violents selon une récente recherche.

Cette étude a été publiée dans la revue Science Direct et a été réalisée par des chercheurs des universités de Cordoue et Cambridge qui se sont intéressés aux conséquences du harcèlement scolaire, notamment sur les comportements. Les scientifiques ont mené leur recherche sur 871 étudiants âgés de 10 à 17 ans scolarisés dans différents établissements en Andalousie et leur ont fait remplir deux questionnaires, le premier en juin 2017 et le second en juin 2018.

Des répercussions à la maison

Dans bien des cas, les personnes violentes à l’âge adulte ont elles-mêmes subi des brimades étant enfant, et le harcèlement scolaire ne fait pas exception à cela. En effet, cette étude a prouvé que les victimes de harcèlement à l’école pouvaient rapidement avoir un comportement violent à la maison, aussi bien envers leurs parents que leurs frères et sœurs.

Raquel Espejo, qui est à l’origine de ces recherches, explique : « Nous avons constaté que le recours à la violence à l’encontre d’autres personnes était lié à une tendance à prendre des décisions impulsives et à une motivation aveugle pour atteindre ses objectifs, sans tenir compte des inconvénients ou des conséquences négatives de ce type de comportement ». Or, ces comportements seraient en lien direct avec le fait de subir soi-même des brimades à l’école. Finalement, il semblerait que la violence soit en réalité un cercle vicieux qui se répète entre les bourreaux et les victimes qui finissent par reproduire les mêmes comportements au fil du temps.

Le véritable problème du harcèlement scolaire est cette violence qui ne pourra pas s’estomper tant qu’il y aura des bourreaux. Au terme de cette étude, les chercheurs affirment qu’il est essentiel d’inculquer aux enfants des valeurs telles que l’empathie, la confiance en soi, la prise de décision ou encore la maîtrise de ses émotions. Bien évidemment, si l’école a son rôle à jouer, les parents sont également directement concernés. Subir des violences à la maison peut en effet conduire un enfant à les reproduire auprès de ses camarades. Il est donc peut-être temps de revoir les modes d’éducation et ainsi tenter d’être un peu plus à l’écoute des besoins et ressentis des petits.