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IVG : une association paie des femmes pour les empêcher d’avorter

Crédits : iStock

Depuis toujours, le sujet de l’avortement est sujet à controverse dans notre société. Même si en France, les femmes ont accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) depuis 1975, le sujet revient systématiquement au cœur des débats, notamment politiques. Il faut dire que de nombreuses associations s’insurgent encore face à ce droit donné aux femmes de disposer de leur corps. C’est justement le cas de l’association SOS Mamans qui va jusqu’à payer de jeunes femmes pour les empêcher d’avorter.

Une association soutenue par la Fraternité Saint-Pie-X

On le sait : le droit à l’avortement n’est jamais vraiment acquis, même en France. En effet, nombreux sont ceux qui remettent systématiquement en question la loi de 1975 qui autorise les femmes à procéder à une IVG en cas de grossesse non désirée. Parmi eux, on retrouve notamment les membres des associations liées à différents cultes comme SOS Mamans qui sont des « intégristes proches de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X », comme l’explique le média StreetPress. Il s’agit d’une association qui se targue d’avoir « sauvé » 1657 bébés (qu’elle appelle des « miraculés »), notamment sur son site internet sur lequel il est possible de faire des dons pour aider des « mères en détresse ».

Pour parvenir à convaincre les femmes de ne pas avoir recours à l’avortement, l’association se vante de venir à leur rencontre dans tous les lieux possibles et inimaginables grâce à des « fourmis de terrain », comme elle les nomme. Sur son site, il est possible d’y lire « Que ce soit dans le métro ou sur le banc d’un parc, elle s’assoit à côté d’elle et dit simplement, en lui touchant le bras : “Excusez-moi, vous avez un problème ?” ». Cependant, l’association en question ne joue pas uniquement les oreilles attentives, mais verse également une aide financière à ces femmes en échange d’un refus de recourir à l’IVG.

Des méthodes pourtant interdites

Selon la loi, de telles méthodes sont parfaitement interdites. En effet, le 16 février 2017, le texte au sujet de la loi sur le délit d’entrave à l’IVG a été renforcé afin d’éviter les tentatives d’induire en erreur « dans un but dissuasif » les femmes souhaitant procéder à une IVG, notamment via des plateformes en ligne.

Dans le cas de l’association SOS Mamans, il s’agit en réalité d’une certaine forme de chantage. En acceptant l’offre, les femmes concernées trouvent ainsi un moyen de se sortir d’une situation de vie potentiellement précaire. L’association affirme en effet sur son site payer des loyers, des courses ou encore des factures. Il y est même dit : « Un bébé sauvé nous “coûtant” en moyenne 1 500 € étalés sur le temps de la grossesse, plus trois mois après naissance ».

Ce sont autant de propos qui peuvent sembler totalement aberrants et qui trônent pourtant sur ce site. En ce qui concerne la loi, comme l’a affirmé Alba Horvat, juriste bénévole à la Fondation des femmes, elle n’aurait pas vraiment de conséquences tout simplement parce qu’elle serait « trop complexe » et donc difficile à appliquer, car il n’est pas toujours aisé de constater l’entrave.