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La greffe de l’utérus bientôt réalisable en France

Crédits : iStock

Les causes de l’infertilité sont nombreuses et sont un véritable fléau dans le quotidien des couples en mal d’enfants. Pour certaines femmes, cela peut tout simplement venir d’une absence d’utérus. Dans ce cas de figure, une greffe est alors nécessaire. Une pratique qui est aujourd’hui possible en France depuis seulement quelques jours. En effet, deux hôpitaux français ont reçu le jeudi 21 mars l’autorisation de la pratiquer. Une vraie révolution dans le domaine médical.

Un acte chirurgical à la pointe de la technologie

Comme pour toute autre greffe, celle de l’utérus n’est pas un acte anodin, bien au contraire. C’est d’ailleurs pour cette raison que cette technique arrive tout juste en France et ne sera pratiquée que dans deux hôpitaux pour le moment. Les femmes concernées par la greffe d’utérus sont celles nées sans ainsi que celles qui l’ont perdu à la suite de problèmes médicaux. Dans les deux cas, la greffe d’utérus est réalisée uniquement si la personne concernée souhaite avoir un enfant, car il est parfaitement possible de vivre sans utérus. Généralement, l’utérus est retiré à la suite de l’accouchement pour éviter les risques de rejet.

Le CHU de Limoges et l’hôpital Foch de Suresnes ont ainsi été choisis pour être les deux premiers établissements français à pratiquer cette opération. Pour le premier, les greffes seront effectuées avec des donneuses vivantes alors que pour le second, les utérus proviendront de donneuses décédées.

Des résultats d’autres pays encourageants

Le professeur Jean-Marc Ayoubi dirige le service de gynéco-obstétrique de l’hôpital Foch qui a reçu l’autorisation de pratiquer 10 greffes d’utérus avec des donneuses vivantes. Il a d’ailleurs expliqué à France Inter les conditions à remplir pour pouvoir être donneuse : « Pour la patiente receveuse, c’est de 20 à 36 ans. Pour la donneuse, c’est entre 40 et 65 ans. Il s’agit souvent de mère — fille ou entre deux sœurs. C’est en tout cas une donneuse apparentée, c’est pour éviter le chantage financier, et même le chantage psychologique ».

La Suède est un pays précurseur dans la greffe d’utérus. C’est d’ailleurs avec ses homologues suédois que le professeur Ayoubi travaille afin de garantir à ses patientes une technologie de pointe pour des résultats optimaux : « Nous avons travaillé avec l’équipe suédoise depuis très longtemps, cela va bientôt faire 10 ans, sur le projet de la greffe utérine, d’une manière générale. Nous avons aussi participé avec l’équipe suédoise à la mise au point d’une technique par chirurgie robotique. Nous avons réalisé ensemble cinq nouvelles greffes, en Suède, avec l’apport de la chirurgie robotique dans le prélèvement de l’utérus ».

Depuis la première greffe de l’utérus en 1931, les progrès sont conséquents. Cette dernière, pratiquée en Allemagne, n’a pas été un franc succès, puisque la patiente est décédée des suites de l’opération trois mois plus tard. Fort heureusement, des résultats plus concluants ont pu être observés depuis. En effet, en 2014, un premier enfant est né à la suite d’une greffe de l’utérus en Suède. Depuis, 10 autres naissances de ce genre ont été recensées.