Nous avons souvent tendance à croire que l’ordre dans lequel les enfants se trouvent au sein de leur fratrie a un impact sur leur vie future, et notamment sur leur carrière. Vous avez forcément déjà entendu cette croyance qui veut que l’aîné soit le plus intelligent et qu’il aura donc une carrière plus brillante que les autres. Cependant, une étude publiée dans l’European Journal of Personnality semble nuancer ce propos.
Une influence surestimée
Depuis plusieurs années déjà, de nombreuses études s’intéressent aux conséquences dans la vie des enfants de leur place au sein de la fratrie, et bien souvent, l’aîné est considéré comme le plus intelligent de la fratrie. Cela laissait donc entendre que sur le long terme, c’était également lui qui allait avoir la carrière la plus brillante.
Néanmoins, les chercheurs en charge de cette nouvelle étude montrent l’inverse. Comme l’explique Rodica Damian, principale auteure de l’étude en question : « Il n’y a que très peu de preuves qui permettent d’affirmer que tel ou tel enfant fera telle carrière en fonction de son rang de naissance. Il ne faut donc pas être surpris si votre aîné souhaite devenir un artiste ».
Des attentes souvent difficiles à atteindre
Si nous pensons souvent que l’aîné de la fratrie a plus de chance de briller en société plus tard, c’est surtout parce qu’il a eu dans son enfance plus d’attention de la part de ses parents. On ne parle absolument pas de préférence ici, simplement du fait que lorsque l’enfant n’a pas encore de frères ou de sœurs, il a alors toute l’attention de ses parents. Ces derniers peuvent donc lui apprendre des choses sans avoir à partager leur temps avec d’autres enfants. Quand la famille s’agrandit, il semble évident que les parents ont alors moins de temps pour se consacrer à chacun des enfants.
Toutefois, il ne faut pas prendre ce constat comme une fatalité. Comme l’explique Rodica Damian, il est important dans ce cas de figure de justement bien accompagner les enfants dans tous leurs apprentissages : « Plutôt que de supposer que les premiers-nés sont voués au succès en raison de leur ordre de naissance et des qualités présumées [qui y sont] associées, il vaudrait peut-être mieux porter notre attention sur les attentes sociales, les pratiques ou même les livres parentaux qui pourraient biaiser [la façon dont nous nous investissons] dans l’avenir des enfants en fonction de leur ordre de naissance, par opposition à leurs caractéristiques individuelles observées ». Finalement, toutes les études menées sur ce sujet devraient faire comprendre aux parents à quel point il est important de ne pas trop se projeter sur ses enfants, et surtout de ne pas trop en attendre d’eux.
