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Phobie alimentaire chez l’enfant : comment la gérer au quotidien ?

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Dans certaines familles, le moment du repas est extrêmement difficile à gérer, notamment à cause des difficultés de certains enfants à manger ce qui leur est proposé. Tous les parents souhaiteraient voir leurs petits manger sain et varié. Malheureusement, certains boudent presque systématiquement leur assiette, sans raison apparente. Si les goûts de chacun entrent bien évidemment en jeu, il peut également s’agir ici de phobies alimentaires. On parle alors de néophobie alimentaire qui entraîne une véritable peur vis-à-vis de certains aliments.

Qu’est-ce que la néophobie alimentaire ?

On parle de néophobie lorsqu’il est question d’une peur inexpliquée au sujet de quelque chose de nouveau. Ainsi, la néophobie alimentaire se manifeste lorsque quelqu’un se retrouve devant un aliment qu’il ne connaît pas encore et qu’il le rejette en bloc. La néophobie est relativement commune chez les enfants qui sont justement dans une phase de leur vie durant laquelle ils découvrent petit à petit de nouveaux aliments. Seulement, elle peut souvent être confondue avec un simple caprice de la part des enfants qui peuvent parfois faire du chantage à leurs parents dans l’espoir d’avoir une assiette plus à leur goût. Quoi qu’il en soit, avant l’âge de trois ans au moins, l’enfant n’est pas capable d’avoir ce genre de comportement « calculateur », tout simplement parce que son cerveau ne possède pas encore cette « compétence ».

La néophobie alimentaire se manifeste généralement entre 18 mois et 6 ans, avec un pic observé entre 18 mois et 3 ans. Il s’agit d’un phénomène relativement courant chez les petits, car il touche 77 % des enfants âgés de 2 à 6 ans. Il n’y a donc pas forcément de raisons de s’en inquiéter, surtout si cette phase ne s’éternise pas. Cela dit, la néophobie alimentaire peut tout de même bouleverser le quotidien d’une famille, et notamment les repas. Elle peut effectivement apparaître de façon très brutale, et même s’étendre à d’autres domaines que l’alimentation. Tout ce qui est nouveau devient alors difficile à vivre pour l’enfant.

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Comment réagir ?

Dans la plupart des cas, les parents ont tendance à s’inquiéter face à ce drôle de comportement. Il faut dire que l’alimentation est un point extrêmement important du quotidien, particulièrement pour les enfants qui sont en pleine croissance. Cependant, si vous êtes dans ce cas de figure, vous pouvez d’ores et déjà vous rassurer : la néophobie alimentaire ne dure en principe que quelques semaines, ou quelques mois au maximum.

Lorsqu’un enfant manifeste un rejet d’un aliment si fort qu’il s’apparente à une néophobie, il est tout d’abord indispensable de ne pas le gronder pour cela. Comme toutes les autres phobies, celle-ci n’est pas le résultat d’une volonté de l’enfant et ce dernier en est la première victime. Le faire culpabiliser ou tout simplement le disputer pour cela n’a donc absolument aucun intérêt. Il est également parfaitement inutile de le priver de dessert, car cela s’apparente aussi à une punition et peut ainsi être vu comme une véritable injustice pour l’enfant. Il peut enfin être intéressant de poser des questions au petit afin de comprendre ce qu’il n’aime pas dans cet aliment.

Le mieux à faire reste de toujours proposer à l’enfant les aliments qu’il a pour habitude de ne pas manger et de montrer soi-même l’exemple en les mangeant. En effet, plusieurs recherches ont prouvé que le fait de proposer 8 à 9 fois le même aliment à un enfant peut justement lui permettre de l’accepter. Pour que cela puisse fonctionner, il est important de toujours présenter l’aliment sous la même forme afin que l’enfant comprenne bien qu’il s’agit de la même chose à chaque fois.

Il est donc inutile de paniquer devant les refus répétés d’un enfant. Il est toutefois recommandé de consulter un médecin lorsque le manque d’alimentation ou simplement de variété dans les plats entraîne des carences ou une mauvaise croissance. L’enfant a peut-être tout simplement besoin de l’accompagnement d’un professionnel afin de lever ce blocage.