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Qatar : plusieurs passagères d’avion forcées à faire un frottis après la découverte d’un bébé abandonné à l’aéroport

Crédits : iStock

Le 2 octobre, plusieurs femmes ont été forcées de subir un frottis après avoir été débarquées de leur avion. La raison : la découverte d’un bébé abandonné dans l’aéroport. Les autorités ont donc utilisé ce prétexte pour faire subir cet examen gynécologique afin de retrouver la personne qui l’avait abandonné. Cet acte a bien évidemment beaucoup choqué les femmes concernées qui affirment avoir subi une réelle violence.

Un bébé abandonné dans un aéroport

Les faits se sont déroulés à l’aéroport international de Doha, au Qatar, lorsqu’un bébé prématuré a été découvert dans les toilettes. Pour identifier la mère qui avait visiblement accouché directement dans l’aéroport et qui avait abandonné son enfant, le personnel de l’aéroport a fait débarquer plusieurs femmes de différents avions, dont treize Australiennes, deux Britanniques et une Française, afin de procéder à des examens gynécologiques forcés, dont un frottis.

Un avocat australien, qui était à bord d’un des avions, a expliqué à l’AFP que les femmes en question étaient revenues à bord après les examens, dans « un état de choc ». Il précise : « Elles étaient toutes bouleversées, certaines étaient en colère, l’une pleurait, et personne ne pouvait croire ce qui venait d’arriver ». Ces examens gynécologiques non consentis peuvent d’ailleurs être considérés comme des viols.

Des excuses du Qatar

L’aéroport du Qatar s’est défendu de ces accusations et a simplement expliqué qu’il avait été demandé aux femmes « de participer » à des tests pour tenter d’identifier la mère du bébé abandonné. Cependant, dans un communiqué publié le 28 octobre, le gouvernement s’excuse à demi-mot : « Même si le but de ces examens décidés dans l’urgence était d’empêcher la fuite des auteurs d’un crime horrible, l’État du Qatar regrette la détresse et la violation des libertés individuelles que cette action a pu causer à des voyageuses ».

L’aéroport a donc depuis lancé un appel visant à retrouver malgré tout la mère de ce bébé, ce qui laisse entendre que ces tests violents et contraints n’ont pas été utiles pour percer ce mystère. Il appelle également toutes les personnes ayant des informations sur la maman du bébé à se manifester. En ce qui concerne le nouveau-né, et malgré sa prématurité et les conditions de sa naissance, ce dernier est aujourd’hui en bonne santé. Le Premier ministre qatari, Khaled Ben Khalifa Al Thani, a quant à lui affirmé qu’une « enquête complète et transparente » aurait lieu afin de faire la lumière sur cette affaire.