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Règles : bientôt une nouvelle loi pour la santé menstruelle ?

Crédits : iStock

Petit à petit, le sujet des règles commence à prendre un peu plus de place dans le débat public. En effet, même s’il reste encore très tabou dans bien des milieux, la parole se libère un peu plus autour de ce sujet pourtant parfaitement commun et naturel. Toutefois, en France, rien n’est mis en place pour faciliter la vie quotidienne des femmes concernées. Les protections sont considérées comme des produits de « luxe » et coûtent donc relativement cher, alors qu’elles sont essentielles. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on entend de plus en plus le terme de précarité menstruelle, qui désigne les difficultés que rencontrent les femmes les moins aisées à s’acheter des protections. Côté politique, le sujet est principalement repris par les écologistes qui proposent régulièrement de nouveaux projets de loi pour faciliter le quotidien des personnes menstruées. 

Cinq propositions importantes

Albane Gaillot, députée écologiste, a présenté à l’Assemblée nationale une nouvelle proposition de loi visant notamment à lever le tabou autour du sujet des règles. Ce texte est composé de cinq grandes propositions :

  • Interdire l’utilisation de produits toxiques dans la fabrication de protections hygiéniques : les grandes marques qui proposent des protections ont longtemps été très vagues au sujet des produits qui les composaient. Cette opacité tend à disparaître progressivement, ce qui a permis de découvrir l’utilisation de produits très nocifs dans ces protections utilisées mensuellement par les femmes.
  • Installer, un peu partout en France, des distributeurs de protections hygiéniques : vous avez très probablement déjà vu des distributeurs de préservatifs, notamment accolés aux pharmacies. Le but de cette proposition est donc de reproduire la même chose avec les protections hygiéniques liées aux menstruations.
  • Éduquer les enfants : si les jeunes ont droit à des cours d’éducation sexuelle à l’école, le sujet des règles est malheureusement trop souvent survolé, surtout auprès des garçons. Ces derniers ne savent finalement que très peu de choses à ce sujet et pensent, à tort, qu’ils ne sont absolument pas concernés. Cette proposition permettrait donc de mieux informer les plus jeunes sur ce phénomène naturel.
  • Former les employeurs : dans le monde du travail, le sujet des menstruations est malheureusement souvent complètement ignoré. La proposition de la députée est donc ici de sensibiliser à ce sujet pour que les employeurs sachent réellement de quoi il s’agit et tout ce que cela peut induire (douleurs, endométriose, fatigue, sautes d’humeur, etc.).
  • Aménager l’emploi du temps au travail : comme dit précédemment, le monde du travail n’est absolument pas sensibilisé aux menstruations. Pourtant, les règles peuvent avoir de réelles conséquences sur la vie au travail. Pour Albane Gaillot, il est donc essentiel de proposer aux femmes concernées d’avoir accès au télétravail facilement dans ce cas de figure, sans être discriminées. Dans certains pays, comme la Corée du Sud, Taïwan, l’Égypte ou encore le Japon, il est même proposé un congé menstruel pour faire face à l’inconfort et aux douleurs des règles.

Donner plus de visibilité aux règles

À travers toutes ces propositions fortes, la députée souhaite rendre les menstruations plus visibles, aussi bien dans le quotidien que dans le débat public. Le but est de ne plus en faire quelque chose de tabou, aussi bien pour les femmes que pour les hommes. Les règles doivent devenir un thème que l’on aborde aussi facilement que lorsqu’on parle de choses très banales, sans pour autant oublier qu’elles peuvent également compliquer la vie des femmes. Il est donc nécessaire de faire quelques adaptations pour rendre leur quotidien plus facile.