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Relations sexuelles avec une fillette de 11 ans : la victime jugée « consentante »

Crédits : iStock

Mardi 26 septembre, un homme de 28 ans était jugé à Pontoise pour « atteinte sexuelle sur mineure » à la suite d’un rapport sexuel qu’il a eu avec une fillette de 11 ans. À l’issue du procès, Sarah, la victime, a été reconnue consentante de ce rapport sexuel avec son agresseur, alors qu’elle le dément depuis le début.

Une sordide affaire

Les faits se déroulent le 24 avril 2017. Sarah, âgée de 11 ans et scolarisée en sixième, marche dans la rue après être sortie du collège, lorsqu’un homme s’arrête à son niveau pour lui parler. Ce n’est pas la première fois qu’elle le croise puisqu’il lui a déjà parlé à deux reprises quelques jours plus tôt. Selon la mère de la jeune fille, l’homme lui aurait parlé d’un ton « rassurant, affable, aimable, rien qui n’incite à la méfiance ». Il lui demande alors : « Est-ce que tu veux que je t’apprenne à embrasser ou plus ? ».

La jeune fille accepte, sans vraiment réaliser le danger qu’elle encoure à ce moment-là. C’est plus tard qu’elle va constater qu’elle s’est laissée entraîner dans un véritable piège. Malheureusement, il est trop tard et Sarah est complètement terrifiée de cette situation et préfère donc continuer de le suivre de peur qu’il la brutalise.

Un point de non-retour

L’homme l’amène alors dans son appartement et lui exige des rapport sexuels. La jeune fille s’exécute, toujours tétanisée de la situation, comme un robot. C’est une fois sortie de l’appartement de son agresseur qu’elle parvient à appeler sa mère pour lui raconter ce qui vient de lui arriver, visiblement bouleversée. Sa mère s’empresse donc d’appeler la police. Selon elle, « elle était dans une peine immense, complètement désespérée. C’était comme si la vie avait perdu son sens. Une des premières choses qu’elle m’a dite, c’est : ‘Papa va croire que je suis une pute.’ ».

La jeune fille a aujourd’hui encore beaucoup de mal à se remettre de cette sombre affaire et, pour ne rien arranger, elle vit dans l’immeuble qui fait face à celui de son agresseur.

11 ans mais consentante

Pour le parquet de Pontoise, Sarah, malgré son jeune âge et le traumatisme qu’elle a subi, était pourtant consentante. En effet, en France, selon l’article L 222-23 du Code pénal : « Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. » Or, dans le cas de Sarah, il n’y a eu ni violence, ni contrainte, ni menace et pas de surprise non plus. Elle a accepté elle-même de suivre cet homme, ce que le parquet de Pontoise considère comme du consentement.

L’agresseur ne sera donc pas condamné pour viol, mais sera tout de même jugé pour « atteinte sexuelle sur mineur de 15 ans ».

Emmanuelle Piet, présidente du Collectif féministe contre le viol a déclaré que « pour l’instant, en France, après 4 ans et demi, on considère qu’un enfant est a priori consentant ».

Sources : L’Obs, Madmoizelle, BFM TV