Les sages-femmes sont absolument essentielles à notre société. Depuis des siècles maintenant, elles permettent aux jeunes mamans de donner naissance dans les meilleures conditions, s’occupent des nourrissons comme s’il s’agissait des leurs et rassurent les accompagnants dans ce moment si particulier de la vie. Pour résumer, elles sont parfaitement irremplaçables et exercent une profession qui ne concerne pas uniquement les femmes. Toutefois, les sages-femmes se plaignent du manque de moyens dont elles disposent pour accomplir au mieux leur métier, ainsi que du salaire extrêmement bas au regard des responsabilités et du temps de travail auxquels elles doivent faire face. Autant de raisons qui expliquent très bien leur mécontentement depuis plusieurs semaines maintenant.
Troisième manifestation en un mois
Cela fait à présent quelques mois que les sages-femmes tentent par tous les moyens de se faire entendre, en vain. Fin septembre déjà, elles avaient déserté les services durant tout un week-end pour faire entendre leur mécontentement. En juillet et août, elles s’étaient également mobilisées. Et si jusqu’à présent, elles se contentaient généralement de porter un brassard « en grève » durant leurs heures de travail, elles sont, ce week-end, descendues dans la rue pour manifester.
Parmi les revendications des sages-femmes, on retrouve certains points souvent semblables à d’autres professions du domaine public, et notamment dans le milieu de la santé : une meilleure reconnaissance de la fonction, une revalorisation des salaires, la mise en place de meilleurs moyens pour une prise en charge efficace des patients, de meilleurs effectifs, etc.
Une profession encore majoritairement féminine
Si nous avons trop souvent tendance à l’oublier, nous sommes tous passés entre les mains bienveillantes d’une sage-femme. C’est ici la preuve de leur importance pour l’humanité tout entière. Toutefois, les effectifs sont encore bien trop faibles pour cette profession qui concerne encore majoritairement les femmes (97 % des sages-femmes sont en effet des femmes). En effet, en janvier 2021, on comptait seulement 23 541 sages-femmes.
Il est important de rappeler à quel point le métier de sage-femme comprend de nombreuses responsabilités, souvent à la hauteur de celles données aux médecins. Pourtant, les revenus, les cadences et les moyens sont encore bien trop éloignés de cette profession.
Si pour le moment, Olivier Véran, ministre de la Santé, a annoncé une prime de 100 euros bruts pour les sages-femmes exerçant à l’hôpital, ainsi qu’une hausse de salaire de 100 euros nets par mois (ce qui représente au total 183 euros net), les grévistes jugent ce geste encore bien trop faible. En plus de cela, le gouvernement a récemment annoncé vouloir ajouter une nouvelle année d’étude pour parvenir à la profession de sage-femme, qui demande déjà cinq années d’études à la suite du bac. Il s’agit d’autant d’éléments qui laissent entendre que la grève des sages-femmes est encore loin d’être terminée.