C’est un syndrome bien connu, mais qui pourtant continue d’exister. En France, chaque année, une centaine de bébés présentent des signes de syndrome du bébé secoué qui est considéré comme une réelle maltraitance envers un enfant. On compte d’ailleurs environ 200 bébés par an victimes de maltraitances diverses qui se soldent par un décès pour 40 d’entre eux.
Qu’est ce que le syndrome du bébé secoué ?
Le syndrome du bébé secoué consiste pour un adulte à tout simplement secouer violemment un nourrisson (les victimes sont souvent âgées de moins de 6 mois). En règle générale, ce comportement est dû à un manque criant de patience de la part de l’adulte en question qui, souvent pour stopper les pleurs, secoue le bébé violemment. Seulement, ce comportement irresponsable a des répercussions très importantes sur le nourrisson. Dans certains cas, cela peut tout simplement entraîner le décès du bébé. Pour les plus « chanceux », ils garderont tout de même des séquelles à vie. Epilepsie, paralysie, troubles visuels, difficultés d’apprentissage, retards moteurs sont autant de répercussions qui peuvent clairement handicaper la vie d’un enfant et qui résultent du syndrome du bébé secoué.
Des cas pas si isolés
En septembre 2011, la Haute autorité de santé a publié un rapport dans lequel on constate que, dans 7 cas sur 10, ce sont des hommes qui sont les auteurs de ces traumatismes. Il peut aussi bien s’agir du père biologique du bébé comme du compagnon de la mère. Le gardien de l’enfant (la nourrice par exemple) est aussi mis en cause dans 1 cas sur 5. Les mères biologiques peuvent également en être les auteures.
Les victimes présentent souvent des caractéristiques similaires : ce sont souvent des petits garçons de moins de 1 an et, dans deux cas sur trois, de moins de 6 mois. Ils sont souvent nés prématurés ou ont dû faire face à des complications médicales, d’une séparation avec leur mère en période néonatale et peuvent être issus de grossesses multiples, rapprochées et/ou non désirées. Ces bébés pleurent régulièrement et sont inconsolables. Ils ont des difficultés à manger et ne bénéficient pas encore d’un sommeil régulier.
Cependant, tous les profils socio-économiques peuvent être concernés par le syndrome du bébé secoué. On constate tout de même que la précarité est souvent un facteur de risque supplémentaire.
Comment le déceler ?
Les spécialistes médicaux peuvent souvent avoir du mal à identifier un syndrome du bébé secoué, car il est difficile de savoir s’il s’agit réellement de maltraitance ou bien d’un accident domestique. Cependant, il est possible de déceler des signes du syndrome en observant le comportement du bébé. Les nourrissons secoués font régulièrement des malaises, pouvant aller jusqu’au coma, et peuvent aussi souffrir de convulsions ainsi que d’apnées sévères. Cela signifie qu’ils souffrent d’hypertension crânienne aiguë, qui peut être due à ce genre de maltraitance. Les bébés peuvent aussi avoir de troubles du sommeil ou de l’alimentation. Ils peuvent également être très pâles et vomir régulièrement.
Faire en sorte que cela s’arrête
La Haute autorité de la santé vient de publier un nouveau rapport afin de prévenir les risques de syndrome du bébé secoué. Dans celui-ci, on constate que les auteurs sont généralement des récidivistes. Il est donc important que chacun comprenne l’impact irréversible de ce genre de comportement afin de ne jamais le reproduire.
Le rapport conseille enfin de simplement demander de l’aide. Il est tout naturel de manquer de patience et d’être fatigué face aux pleurs qui ne s’arrêtent jamais. Mais dans ce cas-là, mieux vaut poser son bébé sur le dos dans son lit et sortir de la pièce pour souffler. Il ne risquera rien dans cette position et il vaut mieux prendre ses distances lorsque la tension est à son comble. Il ne faut pas non plus hésiter à demander de l’aide à ses proches pour se faire aider si on se sent débordé. C’est tout ce qu’il y a de plus naturel et cela permet d’éviter ce genre d’accident gravissime !