L’accouchement est un moment clé dans la vie d’une femme, mais toutes ne le vivent pas de la même façon. Certaines ont une peur bleue de la douleur des contractions, alors que d’autres sont au contraire effrayées par le fait de ne pas pouvoir tout maîtriser ou par la taille de l’aiguille qui peut être impressionnante. Ces dernières optent donc pour l’accouchement sans péridurale et ont accepté de nous raconter leur histoire.
Témoignage de Maud
J’ai accouché il y a 5 mois d’un petit garçon de 3kg745. Il s’agit de mon premier enfant et il m’a fait découvrir les joies de l’accouchement !
J’ai percé la poche des eaux 3 jours après mon terme. Je m’étais préparé pour un accouchement naturelle mais j’étais quand même stressée à l’idée que ce soit pour maintenant. Nous sommes donc partis avec le papa à la maternité où on me propose tout de suite la péridurale. Je la refuse avec le soutien du papa. J’étais très anxieuse à l’idée que le travail ait commencé. On a beau se penser prêts tout le long de la grossesse, on ne l’est jamais vraiment !
La douleur des contractions était supportable, comme une journée de règles. Puis, après deux heures de travail, je suis déjà à six centimètres et je sens que la douleur s’intensifie. Ce qui m’a le plus marqué, c’est cette constance, comme pour un marathon. On sent en effet cette douleur qui n’est en soi pas insurmontable, loin de là, mais qui est cyclique et qui fatigue. Arrivé à 7 centimètres, les sages femmes décident de me descendre en salle physiologique. L’avantage lorsqu’on refuse la péridurale, c’est que l’on est prioritaire sur cet espace assez cosy qui contient une baignoire d’angle, des spots en forme d’étoiles au plafond avec des couleurs interchangeables, un poste de radio, des ballons et des coussins. Cette pièce ne ressemble pas aux salles d’accouchement classiques et sont donc plus rassurantes pour la maman.
La sage-femme et le papa m’aident donc à m’installer dans la baignoire et je ressens à ce moment-là la différence au contact de l’eau. Je me sens plus portée, moins fatiguée et moins vaseuse, au point de m’assoupir quelques minutes bercée par la musique en bruit de fond, mes reins soutenus par l’eau. Au moment de vérifier l’avancement, je suis dilatée à 10 centimètres, je sors donc de la baignoire et marche lentement jusqu’à la table d’accouchement.
Les poussées commencent et je pousse si fort que les vaisseaux de mon visage explosent. Le passage de la tête est assez douloureux et c’est à ce moment-là que le gynécologue présent me demande d’arrêter de pousser. La sage femme tourne mon bébé et me propose de l’attraper. Tout est en fait une question de conditionnement, si bien sûr il n’y a aucune complication. Le soutien du papa est également très important. C’est un moment fatiguant mais magique.
Témoignage de Jessica
Adepte du naturel, j’ai choisi d’accoucher sans péridurale pour mes trois enfants.
J’ai préparé ce moment avec beaucoup d’attention et me suis entourée de personnes qui comprenaient mon souhait. J’ai accouché en unité de naissance physiologique. J’ai pu y apprendre les méthodes pour gérer et maîtriser la douleur, telles que la sophrologie, les massages, afin de gérer mes contactions et les rendre les plus efficaces possible pour diminuer la durée du travail. J’ai également pu faire participer un maximum le papa par des massages et sa participation active à la naissance. J’ai pu passer du temps dans la baignoire, sur le ballon, dans les lianes et accoucher en position debout, ce qui est quand même plus logique, la gravité aidant. J’ai été très bien entourée par des sages-femmes au top, et ainsi avoir des accouchements naturels, sans péridurale, sans épisiotomie (grâce à une préparation au préalable du périnée par des massages) tout en conservant la sécurité de l’environnement hospitalier. Mes trois accouchements se sont déroulés à merveille et j’en garde un souvenir impérissable et émouvant. Comme pour l’allaitement, les conseils avisés de professionnels m’ont permis de mener à bien ces projets de naissance et la suite. Un grand merci à ses passionnés dévoués et attentifs.
Témoignage de Marina
J’ai toujours voulu accoucher de la manière la plus naturelle et physiologique possible.
Je voulais être actrice de mon propre accouchement et ne pas me faire dicter ce que je dois faire et quand le faire. J’ai donc opté pour un accouchement à la maison. Qui dit accouchement à domicile, dit pas de péridurale.
Les contractions étaient puissantes, douloureuses mais avec l’aide de la respiration, des massages et surtout avec le soutien de mon mari et de la sage-femme, j’ai accueilli ces vagues qui m’enveloppaient. Sentir mon corps qui travaille durement à faire progresser bébé vers la sortie était une expérience merveilleuse. Pour ma part j’ai accouché dans une piscine d’accouchement, le poids de mon corps allégé et l’effet de l’eau chaude sur ma peau pendant les contractions étaient donc plutôt agréables et m’ont permis de mieux gérer la douleur. Nous les femmes sommes capables d’accoucher, c’est inné, à condition de se laisser aller à notre nature. J’ai donc décidé de faire confiance à mon corps, qui a déjà été capable de faire grandir un bébé. Il était donc tout à fait capable de le faire naître. J’ai laissé chaque contraction faire son boulot : plus elles étaient intenses et plus je savais que le moment de la rencontre avec mon bébé était proche. J’étais dans ma bulle mais bien consciente de toutes les sensations de mon corps. J’ai laissé bébé descendre jusqu’à sentir l’envie irrépressible de le pousser vers le monde extérieur. Je ne vous cache pas que plus d’une fois j’ai pensé ne pas arriver jusqu’au bout mais une fois bébé sur moi, toutes douleurs ont cessé. C’est d’ailleurs assez impressionnant comme notre corps a la capacité de nous faire oublier instantanément toutes les douleurs liées à l’accouchement. C’est d’ailleurs ce qui nous pousse à recommencer.
Accoucher sans péridurale à été pour moi très gratifiant et a renforcé ma confiance en moi. C’est indéniablement exquis d’avoir pu gérer la douleur ainsi que le déroulement de mon accouchement à ma convenance, et surtout faire comme je le sentais. Aujourd’hui j’ai conscience d’avoir eu mal mais je n’en ai pas de mauvais souvenirs. L’expérience à été rude mais fabuleuse ! Je ne me vois pas accoucher autrement.
Témoignage de Laetitia
J’ai décidé d’accoucher sans péridurale. C’était totalement volontaire de ma part car j’avais peur que la péridurale se passe mal (suite à certains témoignages) et je ne voulais surtout pas manquer ce moment exceptionnel et magnifique (pour ma part) qu’est l’accouchement. Je souhaitais sentir chaque évolution du bébé mais aussi de l’accouchement, et ce, de la manière la plus naturelle possible.
Bien sûr il serait hypocrite de dire que je n’ai pas ressenti de douleur, mais quel accouchement se passe sans douleur ? Si c’était à refaire, je ne changerais absolument rien. La présence et le soutien du papa ont également beaucoup aidé. Il y a réellement eu un travail d’équipe (lors des contractions, les gestes et les regards étaient d’une puissance indescriptibles). Le lendemain j’étais en super forme physique (le fait d’être marathonienne m’a certainement un peu aidé).
Il faut mentalement être prête et ne pas être trop douillette, mais ça en vaut tellement la peine! Ironiquement, penser à cette immense aiguille de péridurale me repoussait plus que la douleur naturelle de l’accouchement. Néanmoins, ne sachant pas à quoi m’attendre avant l’accouchement, j’avais dû signer une déclaration confirmant mon accord de recourir à la péridurale si jamais la douleur devenait trop insupportable. Je pense que c’est bien aussi de savoir que si ça ne va pas, il est encore possible de la faire, ce qui n’a pas été mon cas. Je me demande souvent si j’ai eu de la chance car j’entends beaucoup de témoignages assez traumatisants (souvent suite à une péridurale ou un accouchement programmé) et j’ai parfois de la peine pour ces mamans ayant vécu une telle expérience alors que ce moment doit être magique. Malheureusement le choix n’est parfois pas possible.
Témoignage de Lolotte83
Je voulais tout ressentir et accompagner mon enfant vers la vie. Pour ma part, il était impensable de le faire autrement, je m’étais donc préparé physiquement et psychologiquement. Selon moi, j’avais choisi de faire un bébé, j’avais donc accepté le package « devenir une baleine et souffrir au moment de l’accouchement ». Ma mère et ma grand-mère l’avaient fait, toutes les femmes autrefois le faisaient, alors moi aussi.
J’avais peur de me décevoir moi-même en ne parvenant pas à le faire, mais cela me tenait plus à cœur que de donner le sein. Et comme toujours quand vous annoncez votre décision, certaines personnes vous rient au nez « tu ne résisteras pas à la tentation de la péridurale« . Alors j’ai fait des exercices de respiration, de l’acupuncture et j’ai pris de l’homéopathie. Je voulais accoucher naturellement et je me suis entourée des bonnes personnes. Pour moi c’était la fin logique de ma grossesse, ma façon à moi de dire au revoir à mon « fœtus » et de rencontrer mon bébé. Et d’ailleurs, sa présence dans mon ventre ne m’a pas manqué. Je n’ai pas fait de baby-blues.
Question douleurs… ça fait trois ans, on s’en rappelle donc beaucoup moins. Je sais que je le referais sans hésitation. J’ai eu de la chance aussi, je compte 4 heures de douleurs véritables avant l’arrivée de ma merveille. J’ai eu mal mais je l’avais accepté avant. C’était même normal. Encore une fois j’avais une sacrée équipe. Mon compagnon encafeïné me suivait et m’aidait pour la respiration. On avait un code : un mot difficile. Si j’arrivais à le prononcer, il demandait la péri pour moi. Mais il ne voulait pas que je la demande, il savait combien ça comptait pour moi. J’avais ma meilleure amie comme auxiliaire, elle a discuté de mon projet accouchement avec son équipe. Et la sage-femme était parfaite. Quand je doutais, elle me disait « vous allez y arriver. Respirez. Soyez forte ça va aller« . J’ai eu le droit de l’acupuncture et de la sophrologie pendant l’accouchement. J’arrivais même à rire pendant mes cris de douleurs. J’ai accepté la douleur mais j’avais besoin de crier… de crier très fort ! Je pense que mes voisines de chambre m’ont prise pour une folle !
Aujourd’hui je ne regrette rien. La douleur si on l’accepte c’est dans la tête. Je referais pareil et j’encourage toutes les futures mamans. Sentir son corps, son bébé, son utérus, maîtriser chaque instant, sa douleur, sa respiration et ses poussées… Je vous le souhaite à toutes. C’est magiquement douloureux !
Témoignage de Aimelyne
Après deux accouchements avec péridurale qui n’avait pas bien fonctionné, j’ai décidé pour mon 3e enfant d’accoucher sans péridurale.
J’ai pu bénéficier de la salle nature avec ballon, pans de suspension, douche et baignoire.
Début des contractions à 6 heures 30, arrivée aux urgences 8 heures 30. À 12h, j’étais dilatée à 4, j’ai donc pu aller dans la baignoire et 45 minutes après, j’étais dilatée à 8 (l’eau chaude détend et permet donc une dilatation plus rapide). À 14 heures 24, je donnais naissance à un magnifique petit garçon.
Sans péridurale nous avons la possibilité de bouger, de marcher etc. Le travail est donc beaucoup plus rapide. Si j’avais su, mes deux premiers accouchements auraient eu lieu sans la péridurale.
Témoignage de Joyce
Je suis phobique des aiguilles, ce qui fait bien rire mon entourage étant donné que je suis infirmière. Je n’ai donc pas voulu de péridurale.
Le jour de la consultation avec l’anesthésiste, je me suis littéralement liquéfiée à la vue de l’aiguille.
Le jour J, à l’arrivée à la maternité, je n’étais absolument pas sûre d’avoir des contractions car la douleur ressemblait à celle que l’on peut avoir pendant les règles. Après un contrôle au monitoring et un examen du col, la décision est prise de me garder. Direction la salle « nature » pour les uns ou « physiologique » pour les autres. Quoi qu’il en soit, j’ai pu profiter de la balnéothérapie, de draps suspendus et d’un immense lit rond pour soulager mes douleurs, même si je n’en avais pas encore vraiment. Ce n’est que 8 heures plus tard que la douleur s’est amplifiée. Ma fille était tournée sur la droite et à chaque contraction me tapait dans les reins. J’ai pu compter sur le soutien de mon mari mais aussi de la sage femme du jour. Grâce à eux deux, j’avançais petit à petit, contractions après contractions. Après 2 heures de douleurs intenses au dos, je craque et demande quelque chose pour me soulager. La sage femme m’examine une dernière fois et me dis que c’est le moment de pousser. Je cherche une dernière force en moi, et 25 minutes plus tard, une jolie princesse était sur mon ventre.
Si c’était à refaire je referais exactement pareil. Le lendemain je marchais, et n’avais pas à subir les douleurs post-péridurale. C’était génial !
Témoignage de Landraelle
Pour la venue au monde de notre premier enfant, je désirait un accouchement le plus physiologique possible et surtout sans péridurale. Nous ne voulions même pas connaître le sexe du bébé. J’ai eu la chance de pouvoir accoucher au CALM, maison de naissance des Bluets dans le 12e arrondissement de Paris. Ma grossesse a été suivie par Bénédicte, une sage-femme formidable qui nous a accordé un temps précieux à mon mari et moi, chaque mois. Je me suis préparée avec du yoga prénatal (je pratiquais déjà le yoga depuis plusieurs années) qui aide énormément pour le souffle, ainsi qu’avec des ateliers à l’institut de Bernadette de Gasquet qui m’ont permis de tester une multitude de positions pour soulager la douleur des contractions pendant le travail et de trouver ma position pour l’expulsion.
Lorsque le travail s’est déclenché, il a fallu seulement 5 heures jusqu’à ce que l’on découvre notre petite bonhomme. Ce fût un moment magique : mon mari a pu me masser le dos avec une huile végétale et des huiles essentielles pour me soulager, me faire boire et me faire grignoter des noisettes et amandes pour que je garde des forces, ce qui est impossible pendant un accouchement en maternité. 10 heures après, nous sommes rentrés à la maison, et pendant 3 jours Bénédicte est venue chez nous pour les soins et pour s’assurer que tout allait bien, y compris pour l’allaitement.
Il faut une vraie relation de confiance, d’où l’importance d’être suivie par une seule sage-femme avec qui l’on crée un lien.
Aujourd’hui, notre fils a 2 ans et demi, nous allons mettre en route un petit frère ou une petite sœur et j’irai de nouveau au CALM sans hésiter pour vivre à nouveau ce moment de notre vie comme nous le souhaitons, pour accueillir notre deuxième bébé de la façon la plus naturelle qui soit.
Témoignage de Chachou
J’ai souhaité pour mes trois enfants un accouchement sans péridurale, un choix qui me ressemble parfaitement. Aucun regret, ce fut même un plaisir de vivre son accouchement avec toutes les sensations qui l’accompagnent. J’ai suivi des cours de sophrologie pendant les grossesses, qui m’ont permis de me recentrer sur les sensations de mon corps et de maîtriser les douleurs en contrôlant le lâcher prise. Je conseille à toutes les mamans prêtes à vouloir vivre cette magnifique histoire de la vie le plus simplement et naturellement possible, sans anesthésie.
Pour mes trois accouchements le travail a commencé à la maison avec la perte des eaux très rapide qui malheureusement ne m’a pas permis de profiter du jacuzzi de la maternité. En arrivant à l’hôpital on me demande très rapidement si je souhaite une péridurale. Ma réponse reste la même. Je poursuis donc les exercices appris durant mes cours de préparation à l’accouchement et la sophrologie. La suite est très intense car nous sommes seule à traverser les émotions du corps. C’est à ce moment-là que je me suis mise dans une bulle. La chose plus difficile est de gérer le papa qui ne sait pas quoi faire pour me soulager, il plus encombrant qu’autre chose à ce moment-là. Puis, on m’annonce que le bébé arrive, et là, toutes les sensations inconnues se présentent en moi : le passage du bébé est bien réel, mais toutes les douleurs (car elles existent vraiment) disparaissent dès que notre enfant est posé sur nous. Une histoire féerique, je n’ai rien connu d’aussi puissant.
Témoignage de Cyranox
J’ai accouché sans péridurale à 2 reprises. La raison principale est que j’ai toujours eu peur des piqûres et que je n’avais pas confiance en cette technique, pourtant fiable à plus de 90%.
Même si j’ai énormément souffert, surtout la première fois, je ne regrette pas mon choix. Mais je trouve dommage que certains spécialistes hospitaliers nous dissuadent d’accoucher naturellement. Dans certains cas, lorsqu’on persiste (ce qui a été mon cas), il n’y a aucun soutien ni aucune solution pour diminuer la souffrance.
Ce fut le cas pour mon premier garçon. J’ai même entendu une personne dire : « celle-là elle a décidé de ne pas choisir la péridurale alors on ne veut pas l’entendre« . Heureusement que tous les hôpitaux ne se ressemblent pas : pour mon deuxième garçon, l’équipe était géniale et a tout fait pour que je souffre le moins possible (draps chauds dans le dos, ballons gonflables). Cela date de 14 et 11 ans donc j’espère que la situation a évolué dans le bon sens.
Merci à toutes les femmes qui ont accepté de témoigner et de raconter ce moment si intime qu’est l’accouchement. Un grand bravo à elles, mais aussi à toutes les autres mamans qui choisissent la péridurale. L’essentiel reste de profiter de ce beau moment à sa façon !