Bien souvent, les futures mamans autant que les futurs papas imaginent leur version de l’accouchement idéal. Seulement, tout le monde le sait : rien ne se passe jamais comme prévu, surtout lorsqu’il est question de naissance. Ces mamans nous racontent leur accouchement hors du commun qui était certainement bien loin de l’idée qu’elles s’en étaient faite. Même si certaines ont eu de grosses frayeurs, tout est bien qui finit bien !
Témoignage anonyme :
Pour mon huitième bébé, j’ai eu droit à un accouchement éclair !
Je suis tranquillement installée dans mon lit à lire lorsqu’à 22 heures, je sens un « ploc » dans mon ventre, suivi très vite par une perte de liquide. Je me relève rapidement afin de ne pas inonder mon lit. J’appelle mon conjoint pour lui dire que ça y est bébé va arriver. Très content, il me dit alors que nous allons nous rendre tout de suite à la maternité. Je lui réponds que nous avons le temps et commence déjà à rassembler les affaires. Je me rends compte que je commence à déjà avoir bien mal, je me dis même que c’est bizarre d’avoir déjà si mal. Aux alentours de 22 heures 30, je lui dis que les contractions sont très fortes et rapprochées, et qu’il ne faut donc plus perdre de temps. Je prends tout de même le temps de passer aux w.c. avant de partir. Seulement, une fois sur les toilettes, l’envie de pousser me prend. Je dis donc à mon conjoint d’appeler rapidement les pompiers.
Je sors des toilettes et vais dans notre chambre m’installer sur le lit pendant que mon conjoint est au téléphone avec un médecin qui a prévenu les pompiers qui sont déjà en route.
Je sens la tête du bébé toute proche. Je dis à mon mari de rester à côté de moi pour pouvoir rattraper le bébé à sa sortie et là les pompiers arrivent. Ils ont juste le temps de rattraper ma puce qui sort comme un boulet de canon. Il est 23 heures, Mélody vient de naître. Les pompiers me la posent sur le ventre, nous couvrent avec des serviettes et une couverture de survie. Nous faisons connaissance et j’ai du mal à réaliser que tout s’est passé si vite. J’ai vécu un superbe accouchement, même si j’ai eu une belle frayeur. Mais avec du recul, il reste le plus beau de tous mes accouchements.
Mes deux accouchements ont tout de même été fabuleux, de vrais moments de bonheur.
Témoignage de Orelle63 :
Pour mon premier accouchement, j’ai totalement déconnecté. Cela a d’ailleurs été utile, car je n’ai pas eu de péridurale. Cependant, cela a été un peu moins pratique quand on me parlait, puisque je j’entendais ce qu’on me disait, mais ne comprenais rien.
Pour mon deuxième toujours sans péridurale, mon mari me faisait de l’acupuncture, ce qui m’a aidé, peut-être même un peu trop, puisque je ne sentais plus rien, j’étais comme paralysée. La sage-femme m’a tendu mon bébé en me disant de l’attraper, mais je ne pouvais pas, mes mains ne répondaient pas. En plus de cela, mon bébé est né coiffé.
Témoignage anonyme :
J’ai vécu un accouchement de reine du 17e ! Avec 12 personnes autour de moi, dans ma chambre et sans péridurale !
C’était mon 2e enfant. Ma première fille étant née prématurée, je n’ai jamais pu assister aux séances de préparation à l’accouchement. Du coup, personne ne m’avait expliqué qu’on pouvait ressentir les contractions dans le bas du dos. Ainsi, quand j’ai eu mal au dos ce lundi matin, je n’ai pas tout de suite identifié de quoi il s’agissait. J’avais eu mal au dos à plusieurs reprises durant la grossesse, je ne voyais pas ce qu’il y avait de nouveau. Mais très vite, tout s’est accéléré : je n’ai plus pu me tenir debout. Il a fallu m’allonger et les douleurs allaient et venaient comme des contractions.
Mon mari a confié notre fille aînée à des voisins pour qu’ils la conduisent à l’école et a appelé les secours. Les pompiers ont dit qu’ils enverraient une ambulance dans les 2 heures, pensant juste que nous avions besoin d’un transport. Ils ne voulaient pas croire que le bébé se présentait déjà. Pendant 45 minutes nous avons été seuls lui et moi, paniqués alors que nous habitons en plein Paris et à 3 km de l’hôpital. Il voulait m’y conduire, mais moi je sentais que je ne tiendrais pas jusque là et que le bébé risquait de naître en chemin. Finalement, suite aux appels répétés et de plus en plus paniqués de mon mari, les pompiers sont arrivés, le SAMU et le SMUR de l’hôpital pour enfants Debré. Une quinzaine de personnes en tout. Les pédiatres semblaient très professionnels. Mais les autres semblaient n’avoir jamais procédé à un accouchement et n’étaient pas rassurants pour deux sous. Aucune sage-femme à l’horizon.
Le médecin ne m’a pas touchée, dégoûté visiblement par ce qu’il voyait, un pompier s’est évanoui devant la quantité de sang que j’ai perdu. La seule véritable aide médicale que j’ai reçue est celle de l’infirmière de l’équipe du SAMU qui, ayant elle-même mis un enfant au monde, m’a donné des conseils de femme plus que de praticienne. Je lui ai broyé la main quand elle m’a dit qu’ils n’avaient rien à me donner contre la douleur. Mon bébé, suivi de près depuis plusieurs semaines à cause d’un énorme kyste à l’abdomen devait absolument naître en hôpital. Il avait même été envisagé que je subisse une césarienne. Quand mon mari a expliqué cela au médecin du SAMU, celui-ci a simplement détourné la tête. Le bébé est finalement né assez vite et se portait miraculeusement bien. Il a été immédiatement pris en charge par les pédiatres de Robert Debré qui s’en sont bien occupés et l’ont vite transféré à l’hôpital pour la ponction de son kyste. Quant à moi, on ne m’a pas fait la délivrance ce qui a causé une grosse hémorragie. Je n’ai finalement été médicalement prise en charge (pour retirer le placenta et pour combattre l’hémorragie) qu’une fois à l’hôpital. J’ai perdu près de 2L de sang et j’ai dû rester allongée 3 jours.
Voilà un accouchement qui s’est bien terminé (plus grâce à la chance que grâce aux médecins), mais qui a définitivement tué toute envie de refaire un enfant ! Je ne comprends pas qu’il n’y ait pas un réseau de sages-femmes libérales de garde que l’on puisse appeler à tout moment pour seconder les équipes d’urgence. Mettre un enfant au monde quasiment seule en plein Paris au 21e siècle, c’est tout de même aberrant !
Témoignage de L. :
Les contractions ont commencé à 2 heures du matin. Nous avons donc appelé mon père pour qu’il vienne garder notre fils de 3 ans, puis avec mon mari, nous sommes partis à la maternité vers 4 heures.
Arrivés vers 4 heures 30, nous sommes pris en charge rapidement. Les contractions sont fortes, mais sur le monitoring, rien n’apparaît. Dilatation à 1. Vers 6 heures, je demande à la sage-femme de me décoller la poche des eaux pour accélérer le travail qui avait déjà été très long pour mon 1er enfant. La sage femme accepte et me demande d’aller marcher pendant 1 heure. Vers 8 heures 30, nouvel examen par la sage-femme de jour : je suis dilatée à 2… Pourtant, j’ai de fortes contractions toutes les 3 à 5 minutes…
Elle m’annonce alors que je suis en faux travail et nous demande de rentrer chez nous et de revenir quand le travail aura commencé… Je suis alors dépitée. Nous passons au drive prendre un petit quelque chose à manger, car depuis 2 heures du matin nous avions faim et étions épuisés. Sur le trajet, les contractions sont toujours fortes et rapprochées, mais « je suis en faux travail » donc on file à la maison pour dormir. Arrivés à la maison vers 10 heures, mon père avait posé mon fils à la crèche, nous allons nous coucher, car nous étions épuisés, chacun dans une chambre pour récupérer.
Toutes les 10 minutes, j’étais réveillée par des contractions, mais je me rendormais. Lorsqu’une contraction puissance 10 arrive. Je hurle ! Dans la foulée, une autre. Je hurle ! Puis une autre. Je hurle ! Mes cris réveillent mon père qui dormait au même étage que moi. Il va chercher mon mari qui dormait encore malgré mes cris. De mon côté, les contractions continuent. C’est insupportable. Je hurle quasi sans arrêt. Impossible de descendre les escaliers, car j’étais pliée en deux par la douleur. J’arrive finalement à les descendre. Arrivée en bas, je me dirige vers les toilettes et là, je me dis « il y a un problème ». Je demande à mon mari d’appeler la sage-femme, qui lui répond qu’il faut vite partir à la maternité.
Je demande alors à mon mari d’appeler le SAMU tout en essayant d’aller vers notre voiture garée dans le jardin. Bien sûr je hurle toujours. Mon mari et mon père ne savaient pas quoi faire pour m’aider et le SAMU prenait seulement les renseignements concernant nos coordonnées. J’arrive enfin vers la voiture et en essayant de monter dedans, je hurle encore et toujours. Quand la poche des eaux explose (sensation très étrange). Je commence à paniquer, car je sens que ça pousse. Je réfléchis, mon père est à côté de moi, mais puisque « ça pousse », je n’ai pas le choix et baisse mon pantalon en criant « elle sort, elle sort ».
Mon mari jette alors le téléphone (SAMU) à mon père et va chercher un plaid à la maison. Il est de retour juste à temps pour récupérer notre fille, qui est finalement née dans le jardin ! Il a ensuite gardé notre fille dans le plaid, et de mon côté, je suis restée à 4 pattes en attendant les secours.
Les pompiers sont arrivés en 15 minutes et le SAMU en 25 minutes, qui ont été très longues. Finalement, entre ma première grosse contraction et la naissance de ma fille, il s’est passé 10 minutes.
Nous avions peur que notre fille ait un problème ou que je fasse une hémorragie. Finalement, il n’y avait aucun problème, nous allions très bien toutes les 2. C’est un sacré souvenir pour mon mari et moi bien sûr, mais également pour mon père. Quant à notre fille on ne le sait pas, mais on pense que pour elle aussi. En tout cas, heureusement que notre fils était à la crèche…
Merci à toutes ces femmes qui ont accepté de partager avec nous ces moments si intimes et hors du commun. Elles nous prouvent que la nature peut parfois nous jouer des tours et qu’il est parfaitement impossible de la maîtriser !