Si la pédagogie Montessori ne date pas d’hier, elle connaît un vrai regain d’intérêt depuis quelques années maintenant. Cette méthode d’éducation a effectivement été théorisée par Maria Montessori en 1907 et se base essentiellement sur des techniques qui permettraient aux enfants d’évoluer à leur rythme tout en respectant leur physiologie. Si, dès le début du XXe siècle, des classes Montessori ont ouvert, principalement en Italie, il est aujourd’hui possible d’en trouver un peu partout dans le monde. Les parents s’intéressent en effet de plus en plus à des méthodes qui diffèrent de ce qu’ils ont eux-mêmes connu avec l’éducation dite « traditionnelle ». Seulement, jusqu’à présent, il n’y avait que très peu d’études au sujet de ces écoles alternatives et il était donc difficile de savoir si elles étaient vraiment bénéfiques pour les petits. C’est pour cette raison qu’une grande étude a été faite en France afin d’y voir plus clair et peut-être d’en tirer des enseignements.
Une étude sur le long terme
C’est à Lyon que des chercheurs se sont intéressés à la pédagogie Montessori, et plus particulièrement aux différences qu’elle peut entraîner entre des enfants qui suivent ces méthodes au quotidien dans une école spécialisée et d’autres qui suivent une scolarité dans une école publique traditionnelle. Pour cela, des élèves issus de zones prioritaires ont été répartis de façon aléatoire soit dans une classe Montessori, soit dans une classe « conventionnelle ». Parallèlement à cela, les chercheurs ont aussi suivi des enfants scolarisés dans une école privée Montessori, dans une zone plus privilégiée, le tout, pendant toute la période de la maternelle, c’est-à-dire trois ans. Tous les élèves ont ensuite été évalués sur différents critères, comme le langage, les aptitudes sociales, les mathématiques ou encore les fonctions exécutives.

Peu de différences sur certains points
En réalité, les différences ne sont pas si flagrantes entre les groupes d’enfants. Ces derniers avaient en effet des performances relativement similaires, qu’ils soient dans l’école publique, dans la classe Montessori ou dans l’école privée Montessori. Cependant, une aptitude semblait mieux développée chez les petits issus de l’école Montessori : la lecture. Leurs compétences dans cette matière sont effectivement plus poussées que chez les autres enfants. Pour apprendre à lire, la méthode Montessori semble donc plus adaptée et efficace.
Cela dit, les chercheurs tiennent tout de même à rappeler que le milieu social a toute son importance, notamment dans cette étude. Si les enfants issus de l’école privée Montessori avaient des compétences supérieures en lecture par rapport aux autres, c’est aussi peut-être parce qu’ils ont un accès quotidien et privilégié à toute cette culture. Il en va d’ailleurs de même pour toutes les autres compétences apprises à l’école. Les enfants qui grandissent dans des familles privilégiées bénéficient d’un accès à la culture bien plus important que les autres.
Cet élément est d’ailleurs extrêmement important en ce qui concerne cette étude. Les chercheurs n’ont pas vu de différences majeures entre les groupes, ce qui prouve dans un sens que les techniques de la pédagogie Montessori peuvent être utiles pour les apprentissages des petits. En effet, les enfants provenant de milieux moins favorisés ont réussi à atteindre un niveau semblable aux autres, plus aisés. Ils ont donc réussi à rattraper leur retard grâce justement à la pédagogie Montessori.