Le lait maternel est le meilleur aliment pour les bébés, et particulièrement pour les nouveau-nés. Seulement, tous les bébés ne peuvent pas en profiter, car certaines femmes ne souhaitent pas allaiter leur nouveau-né ou n’y parviennent tout simplement pas, pour leur plus grand regret. Si aujourd’hui, il existe toutes sortes de laits infantiles afin d’assurer malgré tout le bon développement des bébés qui prennent le biberon, ils ne sont forcément pas aussi bons sur le plan nutritif que le lait maternel. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’une start-up basée à Singapour tente de créer un lait maternel artificiel en guise de substitut au lait infantile disponible aujourd’hui dans le commerce.
Du lait maternel artificiel : est-ce bien possible ?
Si aujourd’hui, les laboratoires font tout ce qu’ils peuvent pour proposer aux bébés des laits infantiles de bonne qualité qui se rapprochent au plus de la composition du lait maternel, il est parfaitement impossible pour le moment d’en trouver un qui serait strictement identique. Or, même si le lait infantile n’est pas mauvais pour la santé d’un bébé, il n’est pas aussi bien que le lait maternel, qui s’adapte à tous les besoins de l’enfant qui tète. En effet, la majorité des laits infantiles sont produits à partir de lait animal et ne peuvent donc décemment pas apporter les mêmes bienfaits. C’est justement pour cette raison que plusieurs grands groupes tentent de se rapprocher au maximum du lait maternel.
C’est pour cela que la start-up TurtleTree Labs, basée à Singapour, souhaite créer un lait maternel artificiel. Les chercheurs ont pour cela fait appel à des donneuses et ont prélevé des cellules souches dans les échantillons de lait qu’elles avaient fourni. Les chercheurs ont développé ces cellules afin qu’elles se multiplient et les ont ensuite plongées dans un liquide de croissance à l’intérieur d’un bioréacteur à fibres creuses. Fengru Lin, dirigeant de l’entreprise et initiateur de cette idée, explique : « Le processus complet prend trois semaines et les cellules mammaires peuvent lacter pendant environ 200 jours ».
De nombreux détails à régler avant une éventuelle commercialisation
Si ces premiers résultats sont plutôt probants et satisfaisants pour la start-up qui en est à l’origine, il est encore trop tôt pour envisager une commercialisation. La production à grande échelle de ce genre de lait peut en effet prendre beaucoup de temps et donc engendrer des coûts conséquents.
Proposer un tel produit sur le marché pose également des questions éthiques. Qui seront les femmes qui feront les dons de lait maternel afin d’utiliser les cellules souches ? Seront-elles rémunérées pour cela ? Qui seront les bébés qui testeront ce premier lait maternel artificiel ? Autant de questions qui ne sont bien évidemment pas encore à l’ordre du jour tant la découverte est récente. Cependant, elle pourrait bien complètement bouleverser la façon dont nous nourrirons les bébés dans le futur.