La question de l’uniforme à l’école a tendance à revenir au centre des débats régulièrement. Il y a quelques décennies maintenant, tous les enfants devaient encore être habillés de la même façon pour se rendre à l’école, généralement avec une simple blouse. Aujourd’hui, en France, le port de l’uniforme n’est pas imposé aux élèves dans les établissements publics. Toutefois, l’idée de l’instaurer à nouveau semble plaire à de nombreuses personnalités politiques, et notamment Jean-Michel Blanquer, l’actuel ministre de l’Éducation.
Pour, mais sous certaines conditions
Il y a quelques jours maintenant, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation, était l’invité de l’émission de divertissement TPMP. Alors que le sujet semblait tourner autour de la potentielle candidature du polémiste Eric Zemmour, Matthieu Delormeau, chroniqueur de l’émission, demande au ministre : « Eric Zemmour est pour le retour à l’uniforme, est-ce que vous aussi ? », ce à quoi le ministre a répondu à la positive. Il explique : « On a un problème, celui des marques […] c’est-à-dire le fait qu’il y a une concurrence à l’achat de biens de consommation très chers entre les enfants, et puis on leur met dans la tête des objectifs de se procurer tel vêtement de marque ou tel objet de marque, et ça, c’est une très mauvaise chose ».
Selon lui, le port de l’uniforme serait donc une bonne raison de mettre tous les élèves sur un même pied d’égalité, au moins au niveau vestimentaire. Nous le savons, les élèves peuvent parfois être extrêmement cruels entre eux, le fait d’uniformiser les habits pourrait donc, selon lui, permettre au moins de réduire les moqueries sur ce sujet.
Laisser le choix aux établissements
Toutefois, Jean-Michel Blanquer souhaite surtout pouvoir laisser le choix aux établissements scolaires d’imposer ou non l’uniforme. Il veut en effet que les écoles puissent être libres de le faire ou non selon leur règlement intérieur : « Si demain on décidait de l’uniforme pour tous, tout de suite, je pense qu’il y aurait beaucoup d’effets contre-productifs. Ça aurait un coût, mais qu’on pourrait assumer. […] Je suis pour que ça soit basé sur le volontariat et que ça se développe parce que ça permet de lutter contre un certain nombre de phénomènes ».
Si l’idée a été lancée au beau milieu d’un débat télévisé, cela ne signifie pas pour autant qu’elle sera appliquée prochainement. D’ailleurs, il semblerait que le sujet soit relativement clivant chez les Français. En effet, en 2020, un sondage BVA pour RTL révèle que 63 % (dont 67 % des femmes et 60 % des hommes) des personnes interrogées y étaient favorables, alors qu’à l’inverse, 12 % se disaient « tout à fait opposés » à une telle mesure et 24 % « plutôt opposés ». Un sujet qui n’a donc pas fini de faire parler.