En 2010, une petite église de Séoul en Corée du Sud a installé une petite boîte douillette pour accueillir les enfants abandonnés. Depuis son installation, plus d’un millier de bébés y ont été déposés.
Une manière sécurisée d’abandonner son enfant
Dans cette vidéo, le pasteur Lee Jong-Rak explique qu’avant cela, les parents déposaient leur bébé directement sur le sol, sur le pas de la porte ou contre un mur. Considérant l’insécurité du bébé lors de l’abandon, il a eu la brillante idée de mettre en place une petite boîte afin de les accueillir sans mettre leur santé en danger.
La « boîte à bébés » est une niche rectangulaire contrôlée à température tempérée et aménagée dans le mur d’une maison transformée en refuge pour les nourrissons abandonnés. Lorsqu’un enfant est introduit dans la boîte, une alarme sonne et les assistantes maternelles peuvent alors le récupérer. Elles les nourrissent et leur donnent des vêtements. Quelques jours après leur recueil, les bébés sont envoyés à l’orphelinat.
Un formulaire où les parents peuvent noter un nom, prénom, une date de naissance et les éventuels vaccins effectués figure à côté de la « boîte à bébé ». La mère filmée par les caméras de sécurité dans la vidéo ci-dessus n’a quant à elle rien écrit.
Un processus plus complexe qu’en France
Les femmes de ce pays qui ne souhaitent pas garder leur bébé peuvent le confier à des agences d’adoption auxquelles elles laissent un consentement écrit. Il n’y a pas si longtemps, ces agences ne vérifiaient pas la véracité des informations données. Mais depuis 2012, une loi interdit strictement à ces agences d’accepter des bébés ne disposant pas de tous les papiers nécessaires et exige que les adoptions de ces enfants « sans-papiers » soient sanctionnées par la justice. L’objectif de cette loi est de permettre aux enfants adoptés de pouvoir un jour retrouver leurs parents biologiques.
Mais les femmes tiennent à leur anonymat lors de l’abandon, car les employeurs regardent leurs antécédents lors de l’embauche et cette mention pourrait apparaître. C’est ainsi que certains enfants ne peuvent pas être adoptés, car les parents adoptifs ne souhaitent pas être sanctionnés. Les adoptions étrangères ont chuté de 75 % depuis 2012.
Un dispositif controversé en Corée du Sud
Le pasteur affirme que chaque mois, près de 20 nourrissons sont déposés dans la boîte, un nombre en constante évolution, car en 2010 seulement quatre bébés y avaient été mis. Dans ce pays, les femmes élevant seules un bébé se retrouvent facilement exclues de la société, ce qui les pousse à faire le choix de l’abandon la plupart du temps. Mais pour certaines personnes, cette boîte pourrait inciter les jeunes parents à abandonner leur nouveau-né, car ils savent qu’il va être ainsi bien traité.
Malgré l’aspect sécuritaire (pour le bébé et pour la mère qui garde son anonymat) et hygiénique de ce dispositif, les autorités se retrouvent face à un dilemme. Elles ne peuvent approuver ce système, car il ne permet pas d’appliquer la loi, mais elles ne condamnent pas non plus la « boîte à bébés » qui permet de sauver des enfants. La boîte opère donc dans un vide juridique.
Sources : Famili, Films Focus Famille, France 24, La Dépêche