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« Vrais jumeaux » : selon une étude récente, ils n’auraient pas forcément le même ADN

Crédits : iStock

De tout temps, les jumeaux ont suscité la fascination. Il faut dire qu’il s’agit d’un phénomène absolument incroyable qui a de quoi interroger, surtout lorsque cela concerne les « vrais jumeaux ». Les jumeaux aussi appelés monozygotes sont issus de la fécondation du même ovule par un spermatozoïde. En principe, ces enfants possèdent donc le même patrimoine génétique ou du moins, c’est ce que nous pensions jusqu’à présent. Cependant, une nouvelle étude révèle que des mutations peuvent modifier leur ADN qui finit donc par se différencier.

Des mutations génétiques uniquement chez l’un des jumeaux

Les jumeaux monozygotes ne représentent que 20 % des grossesses gémellaires. Il s’agit donc d’un phénomène relativement rare. Cette rencontre donne naissance à un seul et même œuf qui se sépare ensuite en deux au cours de la première semaine de grossesse. De ce fait, les jumeaux qui viennent au monde au terme de la grossesse sont censés avoir le même ADN.

Or, une nouvelle étude parue dans la revue scientifique Nature Genetics démontre que les choses ne sont en réalité pas si simples que cela. Il semblerait en effet que chez l’un des jumeaux, des mutations génétiques ont lieu, entraînant donc des différences entre les deux. Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs se sont intéressés à 381 paires de jumeaux monozygotes et deux trios de « vrais triplés » (triplés monozygotes). Ils ont également comparé les génomes des jumeaux entre eux, ainsi qu’avec leurs enfants et leur conjoint (afin de comprendre ce qui vient ou non des jumeaux dans les générations futures). Grâce à cela, ils ont pu établir que les jumeaux n’étaient pas si identiques que cela. En effet, les scientifiques ont découvert au moins cinq mutations différentes entre les vrais jumeaux (ce chiffre variait de zéro à huit en fonction des paires de jumeaux).

Pour environ 15 % des paires de jumeaux étudiées, au moins un des deux présentait un nombre élevé de mutations que son frère ou sa sœur ne possédait pas.

Des résultats qui pourraient bien expliquer des différences

Si les jumeaux ont la particularité de beaucoup se ressembler physiquement, il ne s’agit jamais de deux copies conformes, comme peuvent d’ailleurs en témoigner leurs parents qui n’ont généralement aucun mal à les différencier. Si jusqu’à présent, les scientifiques pointaient l’influence de l’environnement pour expliquer ces différences, ces mutations pourraient bien en être la vraie raison.

Ces recherches pourraient également permettre de mieux comprendre la présence ou non de troubles, tels que l’autisme chez un des jumeaux et pas chez l’autre. Cette petite avancée pourrait donc bien avoir toute son importance dans le futur.