La crise du coronavirus a complètement bouleversé nos quotidiens et nous oblige depuis plusieurs mois maintenant à changer toutes nos habitudes. Seulement, et même si beaucoup ont la sensation que le temps s’est arrêté depuis le début de l’année, la vie continue et ce sont notamment les naissances qui le prouvent. Malheureusement, les jeunes parents concernés doivent vivre cet heureux événement dans des conditions bien particulières auxquelles il n’est pas toujours facile de faire face, surtout au moment de l’accouchement. En effet, plusieurs femmes contraintes d’accoucher masquées témoignent depuis quelques jours sur les réseaux sociaux de la difficulté de mettre au monde un enfant avec un masque sur le visage.
Des accouchements difficiles
Si en quelques semaines, le port du masque s’est totalement démocratisé dans la plupart des pays du monde, il est dans certains cas extrêmement difficile à porter, notamment pour les femmes qui accouchent. Donner naissance à un enfant n’est pas de tout repos, car cela demande beaucoup d’endurance et cause beaucoup de fatigue. La respiration est d’ailleurs essentielle dans cet exercice, que ce soit pour accueillir au mieux les contractions ou les poussées afin d’expulser le bébé. Forcément, avec un masque sur le visage, il est difficile de faire ce travail efficacement et de ne pas souffrir encore plus qu’en temps normal.
Depuis quelques jours, plusieurs jeunes mamans témoignent sur les réseaux sociaux d’accouchements relativement traumatisants depuis le début de la crise sanitaire, notamment à cause de ces fameux masques. Manque d’oxygène, malaises ou alors incapacité à pousser lorsque le travail a été trop long sont autant d’éléments mis en avant pour demander un assouplissement des règles sanitaires pour les accouchements.
#StopAccouchementMasqué #StopVOG à la Maternité du CHICAM d'Alençon-Mamers (Alençon-61)@ars_normandie
Accoucher avec un masque empêche de respirer correctement. Arrêtez de perturber les accouchements, aidez plutôt les femmes !@MinSoliSante @leCNGOF @Coll_SageFemme pic.twitter.com/0xgQezgVWB
— Stop aux Violences Obstétricales&Gynécologiques (@tcvog) September 22, 2020
Des accouchements sans masques ?
Parmi tous les témoignages relayés grâce au # StopAccouchementMasqué créé par le collectif Stop aux violences obstétricales et gynécologiques, il est également possible d’en trouver qui parlent d’une réelle violence psychologique. L’accouchement est déjà un événement qui terrifie bien des jeunes femmes, et le fait que toutes les personnes qui y assistent soient masquées ajoute du stress à cela. Il est en effet difficile dans ces conditions de créer un lien, notamment avec les sages-femmes qui sont généralement très importantes aux yeux des jeunes parents. Certaines affirment également qu’il a été extrêmement difficile de vivre ce moment en couple sans pouvoir voir entièrement le visage de l’autre.
À travers tous ces témoignages, le collectif souhaite interpeller le gouvernement afin d’assouplir le protocole sanitaire des accouchements. Une question qui est déjà étudiée par la Haute Autorité de Santé, avec par exemple la solution de proposer aux futurs parents, et particulièrement aux femmes qui accouchent, de porter une visière de protection, qui est moins invasive qu’un masque.
La question du masque pendant l’accouchement est tout de même remise en question par certains professionnels. En effet, le professeur Deruelle, secrétaire général du collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a confié au HuffingtonPost : « Il ne faut pas recommander le port du masque pour les patientes qui ne sont pas Covid positives ou qui ne présentent pas de symptômes évocateurs. Les professionnels qui le souhaitent peuvent porter un masque FFP2, mais le masque chirurgical suffit à protéger à 85 % ». Il est donc légitime de penser à des accouchements qui ne seront peut-être plus masqués dans les semaines qui viennent.
