On le sait déjà : la pandémie a eu des effets absolument désastreux sur les chiffres au sujet des violences conjugales et sur les enfants. Se retrouver enfermé avec son bourreau peut en effet mener aux pires drames et traumatismes. En outre, les confinements et les restrictions sanitaires sont intervenus à un moment au cours duquel les combats féministes étaient plus présents que jamais sur le territoire français et un peu partout dans le monde. Avant la pandémie, l’espoir était donc au rendez-vous et de nombreuses personnes commençaient à voir le début d’une certaine égalité entre les genres. Malheureusement, la Covid-19 a visiblement eu raison de ces pas en avant et a ainsi fait perdre 36 ans à l’égalité homme-femme.
36 ans de combat en plus pour l’égalité homme-femme à cause de la Covid-19
Chaque année, le Forum économique mondial de Davos publie une étude au sujet des inégalités homme-femme partout dans le monde. Selon les résultats de cette année, nous sommes encore bien loin d’un monde équitable entre les genres, notamment à cause de la pandémie mondiale qui va beaucoup retarder les progrès qui étaient pourtant en cours.
La crise du coronavirus a effectivement augmenté de 36 ans le délai qui va permettre d’obtenir une égalité des genres, aussi bien au niveau économique et politique que sur le plan de la santé ou encore de l’éducation. Ainsi, avec l’allongement de ce délai, cette étude estime qu’il faudra encore attendre 135,6 ans avant de parvenir à une réelle parité dans le monde entier.
Comment expliquer ce retard ?
Si ce chiffre semble très élevé, il est important de l’expliquer afin de mieux le comprendre. En réalité, les chercheurs à l’origine de ce constat ont découvert que ce sont majoritairement les femmes qui ont perdu leur emploi durant la pandémie mondiale. Ces dernières étaient effectivement surreprésentées dans les secteurs liés à la consommation qui ont justement été les plus touchés par la crise sanitaire. Ainsi, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), en 2020, la perte d’emplois chez les femmes a atteint 5 %, contre 3,9 % pour les hommes.
En outre, depuis toujours, les femmes se font également embaucher bien moins facilement que les hommes. Pour les postes à responsabilité, les hommes sont presque systématiquement prioritaires, et la pandémie a visiblement aussi eu des effets négatifs sur ce point. En effet, toujours selon les chiffres de l’OIT, on observe une régression d’un à deux ans par rapport aux progrès réalisés jusqu’à présent.
Les inégalités s’observent aussi à la maison avec une augmentation de la charge mentale chez les femmes. Encore trop souvent considérées comme les principales responsables de la maison et des enfants, elles ont également dû remplir leurs tâches professionnelles avec un rythme bien plus soutenu que les hommes.