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Stérilisation féminine : un sujet qui divise

Crédits : iStock

Il y a encore quelques années en arrière, il était parfaitement inenvisageable de ne pas avoir d’enfants, et même de ne pas en désirer. En effet, pour les femmes, devenir mère était bien souvent une suite logique après la rencontre de l’homme idéal. Si les choses évoluent doucement, les personnes, et tout particulièrement les femmes, qui ne souhaitent pas d’enfants sont encore considérées comme étranges. Fort heureusement, la parole tend malgré tout à se libérer autour du désir de non-maternité. En outre, pour arriver à leurs fins, certaines n’hésitent pas à se tourner vers la solution la plus radicale qui existe à ce jour : la stérilisation définitive. Il s’agit d’une option qui a tendance à diviser, notamment dans la profession médicale.

La stérilisation : une solution définitive

En France, 300 000 femmes auraient recours chaque année à la stérilisation définitive, ce qui est la preuve qu’il existe bien une demande plutôt conséquente. Il s’agit d’une intervention relativement invasive, car elle se pratique uniquement sous anesthésie générale et consiste à ligaturer les trompes de Fallope.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas que des femmes ayant déjà des enfants qui se tournent vers cette solution qui peut sembler extrême. Le chemin est alors bien souvent semé d’embûches. Certains médecins sont en effet très récalcitrants à l’idée de pratiquer une intervention aussi définitive, convaincus que les femmes en question pourraient un jour regretter ce choix.

C’est d’ailleurs pour cette raison notamment qu’il existe un délai de réflexion pour les femmes qui font la demande d’une stérilisation définitive. La femme en question, qui doit être majeure, doit attendre quatre mois entre sa première consultation et son deuxième rendez-vous. À la suite de cela, un consentement écrit sera demandé afin de confirmer la décision.

Un sujet qui fait débat

Vous l’aurez compris, la stérilisation volontaire est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre. Pour beaucoup encore, le rôle principal qu’une femme doit endosser au cours de sa vie est celui de mère. Il est donc difficile d’imaginer que certaines ne souhaitent pas ou plus avoir d’enfants, et qu’elles soient prêtes à aller jusqu’à cette solution irréversible. C’est ainsi l’image même de la femme qui est remise en question dans l’esprit de certaines médecins.

De plus, ils sont nombreux à redouter un changement de décision de la part d’une femme qui en fait la demande. Or, ce point de vue pose question, notamment dans les milieux féministes. Selon plusieurs militant·e·s, cela reviendrait effectivement à infantiliser les femmes, qui ne seraient donc pas capables de prendre elles-mêmes des décisions concernant leur corps et leur vie plus généralement. À l’inverse, les hommes ont quant à eux beaucoup moins de difficultés à avoir recours à une vasectomie.