Beaucoup de personnes pensent que les enfants et particulièrement les bébés agissent forcément avec intérêt. En effet, nous avons souvent tendance à croire que les enfants n’ont pas la réflexion et l’empathie nécessaires pour agir avec altruisme. Seulement, les enfants regorgent de surprises, comme le prouve très bien cette étude qui affirme que les petits sont capables de faire preuve d’altruisme, au même titre que les adultes, et ce, même s’ils ont faim.
L’altruisme : une qualité que les enfants ont aussi
L’altruisme a toujours été une qualité rare pour la simple et bonne raison qu’elle n’est encouragée par aucun sentiment malhonnête. Il s’agit de générosité pure sans attente en retour. Malheureusement, rares sont les personnes qui en font preuve au quotidien. Beaucoup ont donc tendance à croire que pour les enfants, il s’agit de quelque chose de parfaitement impossible. Les petits sont en effet souvent considérés comme de petits « capricieux » qui agissent toujours dans l’attente de quelque chose en retour, particulièrement les bébés. Seulement, une récente étude menée par des chercheurs de l’Université de Washington aux États-Unis affirme que les bébés peuvent eux aussi être généreux sans attendre quoi que ce soit en retour.
Pour arriver à cette conclusion, ils se sont intéressés à près de 100 enfants âgés de 19 mois en les confrontant à quelque chose qu’ils n’ont pas pour habitude de partager : la nourriture. Il s’agit en effet de la chose la plus importante aux yeux des bébés qui sont conscients très tôt de l’intérêt de manger. Lors de cette étude les enfants ont eu à leur disposition des fruits qu’ils étaient capables de manger seuls et en face d’eux se trouvait un chercheur. Ces derniers devaient voir si oui ou non les petits étaient capables de donner spontanément leurs fruits aux chercheurs, que ce soit avec ou sans encouragements.
Partager même lorsqu’ils ont faim
Pour mener à bien ces recherches, plusieurs tests ont été effectués. Dans un premier temps, deux groupes ont été formés avec des enfants différents à chaque fois : le groupe témoin et le groupe test. Dans le groupe test, un chercheur faisait tomber un fruit sur un plateau posé devant l’enfant. Ce dernier pouvait l’atteindre, mais pas le chercheur. Dans le second, le chercheur faisait également tomber le fruit dans le plateau, mais faisait croire à l’enfant qu’il ne parvenait pas à l’atteindre. Dans le groupe témoin, 4 % des enfants ont attrapé le fruit pour le donner au chercheur alors que dans le groupe test, ils étaient 58 % à le faire.
Pour améliorer les résultats, les chercheurs ont demandé aux parents d’amener les enfants pour réaliser l’expérience au moment de la collation afin de voir leurs comportements dans une situation plus critique : lorsqu’ils ont faim. Le but était ici de voir s’ils sont capables de renoncer à quelque chose dont ils ont vraiment besoin simplement pour faire plaisir à quelqu’un d’autre. Les résultats sont semblables à ceux du premier test : 37 % des enfants du groupe test ont donné le fruit alors qu’aucun d’eux ne l’a fait dans le groupe témoin. Les chercheurs expliquent qu’au cours de ce second test, les enfants ont « regardé le fruit avec envie, puis l’ont donné ». Preuve d’un véritable altruisme de leur part.
Le cadre familial influent
Si ces résultats peuvent être étonnants, les chercheurs tentent tout de même de les nuancer en leur trouvant une explication plausible. En effet, le cadre familial dans lequel ces enfants évoluent aurait un impact sur cette générosité spontanée. Ainsi, les petits issus de fratries plutôt nombreuses auraient tendance à être plus altruistes que les autres. Cela pourrait donc s’expliquer par le fait qu’ils ont l’habitude de partager les choses et peuvent donc éprouver un certain plaisir à satisfaire les envies des autres.