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Pour remercier les infirmières qui s’occupent de sa petite fille de deux ans atteinte d’un cancer, cette maman rédige une lettre bouleversante

Crédits : iStock

Shelby Skiles est la maman de la petite Sophie, âgée de seulement deux ans et déjà atteinte d’un cancer. Shelby est donc bien placée pour dire à quel point le cancer est un combat de chaque jour que les équipes médicales tentent de rendre le plus agréable possible. C’est la raison pour laquelle elle a souhaité partager sur Facebook une lettre de remerciement à tous les infirmiers et autres aides-soignants qui ont accordé ne serait-ce qu’une minute de leur temps à sa fille.

Une lettre bouleversante

Au total, Shelby Skiles estime qu’entre 200 et 250 infirmiers se sont occupés de sa fille durant son séjour à l’hôpital dans lequel elle s’est accrochée pour vaincre la maladie. C’est le 18 mai 2017 que le diagnostic tombe : sa fille Sophie, alors âgée de deux ans, a une tumeur de la taille d’une grosse balle. Il s’agit en fait d’un lymphome, un cancer du système lymphatique qui attaque ses défenses. Depuis ce jour, les aller-retours à l’hôpital s’enchaînent afin que la petite fille puisse suivre une chimiothérapie et guérir de cette maladie.

C’est d’ailleurs durant ces longs séjours à l’hôpital que Shelby a pu prendre conscience du dévouement des équipes médicales envers son enfant et tous les autres. Elle a donc tenu à les remercier dans une lettre qu’elle a partagé sur Facebook, accompagnée d’une photo sur laquelle on voit une infirmière qui surveille les constantes de Sophie tout en lui tenant la main :

« Chers infirmiers pédiatriques (et vous les incroyables aides-soignants!)

Je vous vois. Je suis assise sur ce canapé toute la journée, et je vous vois. Vous essayez tellement de ne pas vous faire remarquer par moi, ou par ma fille. Je vois votre embarras quand elle vous voit et qu’elle pleure. Vous essayez de tellement de façons d’apaiser ses peurs et de gagner sa confiance. Je vous vois hésiter entre lui mettre des pansements et les lui retirer. Vous dites ‘il n’y a pas de mal’ et ‘je suis désolé(e)’ plus de fois en un jour que la plupart des gens vous disent ‘merci’.

 Je vois tous ces bracelets de caoutchouc à vos bras ou enroulés autour de votre stéthoscope, chacun d’entre eux pour un enfant sur lequel vous avez veillé, et que vous avez aimé. Je vous vois porter des brassées de médicaments ou de fournitures dans la chambre d’un enfant, tout ça pendant que votre téléphone sonne dans votre poche, appelé depuis cette chambre ou d’une autre. Je vous vois enfiler vos gants et mettre votre masque en essayant de faire le moins de bruit possible la nuit. Je vous vois trier des tas de perles pour que vous puissiez les donner à vos patientes, pour qu’elles les ajoutent à leur collier qui s’accroît sans cesse. Je vous vois caresser sa petite tête chauve, et serrer ses couvertures tout autour d’elle. Je vous vois étreindre la mère en pleurs, qui a reçu de mauvaises nouvelles. Je vous vois essayer de faire vos transmissions sur votre ordinateur, tout en tenant dans vos bras le bébé dont la mère est absente.

Vous mettez de côté ce qui se passe dans votre vie pour 12 heures d’affilée pour vous occuper d’enfants gravement malades, ou parfois mourants. Vous entrez dans chaque chambre avec le sourire, peu importe ce qu’il s’y passe. Vous voyez le prénom de Sophie inscrit sur les emplois du temps, et vous allez vérifier auprès de nous que tout va bien même si elle n’est pas votre patiente. Vous appelez le médecin, la banque du sang, la pharmacie, autant de fois qu’il est nécessaire pour que ma fille reçoive à temps ce dont elle a besoin. Vous vérifiez si je vais bien autant de fois que vous vérifiez si elle va bien. Vous vous asseyez et vous m’écoutez radoter pendant dix minutes quand bien même votre téléphone sonne et que votre liste de choses à faire est longue de plus d’un kilomètre.

Je vous vois utiliser votre téléphone comme d’un modèle pour dessiner un parfait personnage de dessin animé à la fenêtre du nouveau venu. Je vous vois applaudir avec tellement d’enthousiasme l’enfant qui fait le tour du bureau des infirmiers. Je vous vois avec ce pistolet Nerf vous cacher de l’enfant qui vous attend au tournant. Je vous vois tenir ces petites mains, changer les draps sales, traduire le langage médical auprès des parents, et essuyer vos yeux au sortir d’une chambre particulièrement compliquée. Je vous vois enfiler vos gants, votre masque, votre blouse, et marquer une pause devant la poche à perfusion pour la chimio de ma fille.

Je vous vois. Nous tous, nous vous voyons. Aucune quantité de corbeilles de gâteaux ou cartes ne peuvent entièrement exprimer à quel point vous êtes appréciés. Vous êtes Jésus pour nous, chaque jour. Nos enfants ne pourraient obtenir ce dont ils ont besoin sans vous. Des mères comme moi ne se sentiraient lucides ou écoutées sans vous. Vous sauvez nos bébés, et nous ne pourrions le faire sans vous.

Avec tout mon amour,

Une mère qui voit tout ce que vous faites et vous aime chèrement pour cela. »

Des mots pour exprimer sa reconnaissance

Ce post, déjà partagé plus de 26 000 fois, semble avoir touché de nombreuses personnes. Shelby explique que cela fait plusieurs semaines qu’elle observe les gestes des équipes médicales et qu’elle prend des notes afin de garder une preuve de toute l’aide et la bienveillance dont elles ont fait preuve. Elle a d’ailleurs précisé qu’elle aurait pu écrire une seconde lettre avec tout autant d’autres exemples.

Le parcours de Sophie a été long et semé d’embûches, et plusieurs fois sa maman a pensé que c’était la fin. Fort heureusement, et grâce au soutien des infirmiers, elle n’a jamais flanché et est toujours restée aux côtés de sa petite fille. Aujourd’hui, Sophie est presque débarrassée du cancer, après avoir subi une chimiothérapie pour adulte très lourde. Cela lui a d’ailleurs valu de perdre certaines de ses facultés motrices : elle ne parvient plus à manger, à marcher et a perdu sa voix. Ces effets devront cependant rapidement s’estomper. Elle est aujourd’hui en attente d’une greffe de cellules souches.

Sources : MagicMaman, Huffington Post