Durant le confinement et aujourd’hui encore, les hôpitaux sont surchargés et doivent donc se consacrer à plein temps aux cas de Covid-19. Dans une telle situation, les opérations les moins urgentes ne sont donc plus une priorité pour les médecins et beaucoup ont ainsi dû être annulées ou repoussées. Les accouchements, qui ne peuvent bien évidemment pas être reportés, se sont malgré tout déroulés dans des conditions bien particulières. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le collectif féministe « Tou.te. s Contre les Violences Obstétricales et Gynécologiques » a décidé de lancer une enquête nationale sur la gestion de la grossesse, de l’accouchement et de la période post-partum durant le confinement.
Le confinement : la porte ouverte aux violences obstétricales ?
L’épidémie de coronavirus a de nombreux impacts sur notre quotidien et malheureusement, les couples qui devaient accueillir un bébé à cette période risquent d’en garder aussi un drôle de souvenir. Par mesure de sécurité, des mesures inédites ont dû être prises afin de préserver la santé des jeunes parents, du nouveau-né et du personnel soignant qui encadre la grossesse, l’accouchement et le suivi post-partum. Malheureusement, même si ces mesures étaient nécessaires, elles peuvent donner lieu à quelques débordements et ainsi à des violences obstétricales dans ce cas précis.
C’est pour cela que le collectif féministe « Tou.te. s Contre les Violences Obstétricales et Gynécologiques » a pris la décision de lancer une grande enquête sur tout le territoire afin de savoir si oui ou non les jeunes mamans ont dû faire face à des abus. Sonia Bisch, fondatrice et porte-parole du collectif, explique les raisons de cette enquête : « Dès le début de l’épidémie, nous avons été alertés par des parents expliquant qu’ils avaient été séparés de leur bébé, parfois pendant plusieurs jours. Des femmes ont subi des pressions pour accepter qu’on déclenche leur accouchement ».
Un risque de dépression post-partum
Pour obtenir des résultats fiables, le collectif va se baser sur des témoignages de femmes qui ont accouché au cours de cette épidémie de coronavirus. Si aujourd’hui, près de 1400 réponses ont déjà été obtenues, le collectif compte en avoir au moins 3000 pour pouvoir établir des conclusions significatives de la situation réelle.
Le but de cette enquête est principalement de voir si au cours de cette période si particulière le nombre de dépressions post-partum est plus important qu’en temps normal. À travers ce questionnaire, il sera également question du lien mère-enfant et des difficultés rencontrées pour le créer sachant que les accouchements et le retour à la maison se font aujourd’hui encore de façon bien particulière pour la sécurité de tous.