Depuis le début de la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus, il est parfois difficile de démêler le vrai du faux. Les fake news fleurissent un peu partout sur internet et comme le virus est encore mal connu, les chercheurs eux-mêmes semblent en apprendre un peu plus chaque jour. Il est donc très compliqué de s’y retrouver, particulièrement dans la situation actuelle, à quelques jours de la réouverture des écoles. Les enfants seront en effet les premiers à retrouver un semblant de vie normale (sur la base du volontariat) et leurs parents sont donc forcément inquiets de savoir si cette décision est dangereuse ou non. Jusqu’à présent, la plupart des études au sujet de la dangerosité du Covid-19 sur les enfants tiraient plus ou moins les mêmes conclusions : il n’est pas dangereux chez les petits. Dernièrement, une étude affirmait même que le risque de contagion est moins élevé chez eux que chez les adultes. Cependant, un médecin allemand a publié le 29 avril les résultats d’une étude qu’il a menée et qui révèle le contraire.
Une nouvelle étude qui met en relief les risques
C’est le célèbre médecin allemand Christian Drosten, surnommé « Doktor Corona » dans son pays, qui est à l’origine de cette nouvelle étude qui risque de ne pas vraiment rassurer les parents. Pour en arriver à de telles conclusions, le médecin et son équipe ont mené une vaste enquête auprès de 59 831 patients suspectés de Covid-19 entre le 26 janvier et la fin avril 2020. Parmi eux, 3712 étaient effectivement positifs au virus. Les médecins les ont alors répartis en fonction de différentes tranches d’âge afin d’analyser leur charge virale et de voir si l’âge avait bien un impact sur elle. La charge virale permet de dire si oui ou non le patient est malade. En fonction de ce chiffre, il est également possible d’évaluer la contagiosité de la personne concernée.
Les résultats sont visiblement très clairs : il n’y a pas de différence notable en fonction de l’âge. Cela signifie donc que les enfants ont autant de risques que les adultes de transmettre la maladie.
Les enfants : des patients encore difficiles à comprendre
Pour illustrer un peu mieux cette étude, les chercheurs ont mis au point un graphique dont chaque point est le résultat d’un test PCR (test qui permet de détecter la présence ou non du virus dans l’organisme). Plus le point est placé haut, plus la charge virale est importante. On constate donc rapidement que le risque est le même chez les adultes que chez les enfants. En ce qui concerne le nombre de points bien plus limité chez les enfants, cela s’explique simplement par le fait qu’ils sont moins nombreux à avoir été testés positifs, ce qui représente tout de même le petit espoir de cette étude.
Viral loads by PCR as seen in our laboratories. No significant difference between children and adults. Age categories: Kindergarten (KG), Grade school (GS), Highschool (HS), etc. with age ranges and (counts). https://t.co/xunzyHEi47 pic.twitter.com/je73hsKrZb
— Christian Drosten (@c_drosten) April 29, 2020
Pour le moment, nous savons qu’il est très rare pour les enfants de développer des symptômes graves du coronavirus. La plupart sont effectivement asymptomatiques, mais il est pour autant difficile d’avoir des chiffres réels du nombre de petits ayant déjà contracté la maladie. En effet, jusqu’à présent, dans la majorité des pays touchés par l’épidémie, seuls les patients qui présentaient des symptômes étaient testés, parfois même uniquement les plus à risque. Les enfants peuvent donc aisément passer entre les mailles du filet. Cependant, cela ne veut pas dire qu’ils ne représentent pas un risque pour les autres.
Il est donc encore difficile aujourd’hui de tirer des conclusions claires sur le vrai risque pour les enfants. Ils sont peut-être aussi nombreux que les adultes à avoir contracté le virus, mais nous n’en savons rien. Pourtant, ils ont visiblement moins de risques de développer une forme grave : en France, au 21 avril, moins de 1 % des personnes hospitalisées avaient moins de 15 ans. Toutefois, ils pourraient très bien être tout aussi contagieux que les adultes. Un critère qui a donc son importance à quelques jours de la réouverture de la plupart des établissements scolaires.