Depuis quelques mois, les États-Unis font beaucoup parler au sujet de certaines grandes affaires et loi autour des droits des femmes. En effet, en Alabama, l’avortement est presque complètement interdit depuis mi-mai, sauf dans les cas « d’urgence vitale pour la mère ou d’anomalie létale du fœtus ». Une décision qui avait déjà fait beaucoup de bruit et qui avait marqué une vraie régression en matière de droit des femmes à disposer de leur corps. Une nouvelle affaire vient confirmer ce climat répressif chez l’oncle Sam : celle d’une jeune femme enceinte blessée par balle au niveau du ventre qui est pourtant accusée elle-même de l’homicide de son fœtus.
L’enfant à naître considéré comme seule victime
Les faits se sont déroulés le 4 décembre 2018 et peuvent sembler totalement ahurissants tant ils sont injustes. À Birmingham, dans l’Alabama, devant un supermarché. Marshae Jones, alors âgée de 27 ans, était enceinte de cinq mois lorsqu’elle a vécu une altercation avec Ebony Jemison, une jeune femme de 23 ans. Il semblerait que la source du différend soit le père de l’enfant à naître. Quoi qu’il en soit, la situation a rapidement pris une tournure tragique, car Ebony Jemison a brusquement sorti une arme pour tirer dans le ventre de l’autre femme, entraînant chez cette dernière une fausse couche.
Si dans un premier temps, la femme à l’origine du coup de feu a été poursuivie pour homicide, les charges ont rapidement été abandonnées contre elle. Le Grand jury a en effet estimé que c’était en fait la future maman qui était en faute dans cette affaire. Elle serait en effet à l’origine de l’altercation et ainsi du coup de feu à son encontre. La femme est également accusée de ne pas avoir su protéger son fœtus et donc d’être responsable de sa mort.
Un climat particulier
Il faut dire que depuis plusieurs mois, l’Alabama fait beaucoup parler de lui. C’est en effet dans ce même état qu’au mois de mai dernier, une nouvelle loi anti-avortement a été votée et a beaucoup fait parler. Elle interdit le recours à l’IVG dans presque toutes les situations, sauf en cas de danger de mort pour la mère ou son bébé.
Bien évidemment, le cas de Marshae Jones a fait bondir plusieurs associations en faveur de l’IVG et qui soutiennent les droits des femmes, notamment une qui assure pouvoir la faire sortir rapidement de prison à l’aide d’un avocat. La tireuse à l’origine de la mort du fœtus affirme elle-même que la sentence est parfaitement injuste, même si elle pense que la future maman s’est quand même mise en danger ce jour-là : « Elle devrait être inculpée pour mise en danger de l’enfant ou attaque, ou quelque chose comme ça ». Cette dernière se dit tout de même « désolée » pour Marshae Jones.
Sources : MagicMaman, Les Inrocks, BFM TV