Lors de la première échographie, certains parents se retrouvent à demander fébrilement et sur le ton de l’humour s’il n’y a bien qu’un seul fœtus. Alors que certains sont rassurés de voir que leur blague en reste bien une, d’autres se retrouvent au contraire surpris de découvrir que non, il n’y en a pas qu’un…
Une grande nouvelle
Généralement, c’est dès la première échographie qu’il est possible de savoir s’il s’agit de jumeaux ou non. À environ 12 semaines d’aménorrhée, le médecin est alors capable de voir s’il y a un embryon ou deux. C’est à ce moment-là que les futurs parents réalisent que leur vie va prendre un réel tournant, mais aussi que le reste de la grossesse ne ressemblera pas à celui d’une grossesse traditionnelle. En effet, les grossesses gémellaires sont placées sous très haute surveillance, car il existe un risque pour la mère d’hypertension artérielle. Pour les bébés, le risque aussi est élevé, puisqu’ils peuvent souffrir de retard de croissance et naître prématurément. Il faut donc se sentir bien prêts en tant que parent à commencer cette nouvelle vie, car les mois qui suivront ne seront pas de tout repos.
C’est aussi dès cette première échographie qu’il sera possible d’établir s’il s’agit d’une grossesse gémellaire bichoriale (deux placentas) ou d’une grossesse gémellaire monochoriale (un seul placenta pour les deux fœtus). Cela permettra d’établir quel sera le suivi de la grossesse.
Vrais ou faux jumeaux ?
On appelle jumeaux monozygotes (« vrais jumeaux ») ceux qui proviennent d’un seul et même œuf, c’est-à-dire qu’au moment de la conception, un seul ovule a été fécondé par un spermatozoïde, qui s’est ensuite séparé en deux. Si cette séparation a lieu très précocement, alors les fœtus auront chacun leur placenta et leur poche des eaux.
Les jumeaux dizygotes sont au contraire des fœtus issus de deux spermatozoïdes et de deux ovules différents fécondés en même temps. Ils peuvent être du même sexe, ou non. On les appelle « faux jumeaux », car ils n’ont pas le même capital génétique, au même titre que leurs autres frères et sœurs.
Grossesse gémellaire bichoriale : un suivi plus souple
Même si ce genre de grossesse reste à risque, elle nécessite moins de suivi qu’une grossesse gémellaire monochoriale. Une grossesse bichoriale signifie que chacun des fœtus est relié à son propre placenta. Il peut aussi bien s’agir de vrais ou de faux jumeaux (monozygotes ou dizygotes). Puisqu’ils ne partagent pas le même placenta, les jumeaux n’ont pas de risque d’échange sanguin.
Cependant, ce genre de grossesse est tout de même surveillé, à hauteur d’une échographie par mois environ, afin de vérifier que les fœtus se portent bien et qu’il n’y a pas trop de différences au niveau de la taille et du poids. S’il y a en effet des écarts à ces niveaux-là, une surveillance plus poussée sera alors recommandée.
Généralement, les médecins conseillent de programmer l’accouchement pour ce genre de grossesse autour de la 38e semaine d’aménorrhée et avant la 40e.
Grossesse gémellaire monochoriale : plus de risque
Puisqu’ils partagent le même placenta, les jumeaux sont exposés dans ce cas de figure au syndrome du transfuseur-transfusé. C’est la raison pour laquelle la future maman doit subir une échographie toutes les deux semaines afin de s’assurer qu’il n’y a pas d’échanges sanguins entre les deux bébés.
Dans de rares cas, la grossesse monochoriale peut également être monoamniotique, ce qui signifie que les deux bébés sont dans un seul et même sac amniotique. Dans ce cas de figure, il y a aussi un risque pour que les cordons ombilicaux s’entremêlent. Les risques de mortalité fœtale sont donc élevés.
Dans ce cas de figure, il est conseillé de déclencher l’accouchement à partir de la 36e semaine d’aménorrhée, ou du moins de ne pas dépasser les 38 semaines d’aménorrhée.