Devenir parent change complètement le quotidien, aussi bien de la personne qui met l’enfant au monde que du second parent. Si aujourd’hui, le congé après la naissance d’un bébé concerne principalement la jeune maman, le second parent est encore mis de côté et bénéficie uniquement de 11 jours pour profiter de ces premiers instants si importants. Ainsi, depuis un certain nombre d’années, plusieurs pétitions voient le jour afin de modifier cela et permettre au second parent d’avoir plus de temps avec son nouveau-né. C’est dans cette logique que 105 entreprises françaises se sont engagées pour accorder un mois de congé rémunéré au second parent. Un grand pas en avant vers plus d’égalité entre les deux parents.
Un premier engagement qui donne un peu d’espoir
Si certains peuvent se réjouir de ce grand pas en avant, il est important de préciser qu’il n’est malheureusement pas à l’initiative du gouvernement, mais d’entreprises privées. Cela signifie donc qu’il n’y a qu’une poignée de personnes qui sont réellement concernées par ce congé rémunéré d’un mois au second parent. Parmi elles, on retrouve notamment Webedia, Blablacar, Big Mama, Yuka, Payfit, Leetchi, Envie de fraises, Joone, My Little Paris et bien d’autres. Au total, ce sont 105 entreprises françaises qui s’engagent dans un Parental Act à permettre à leurs salariés considérés comme second parent (peu importe leur sexe ou leur statut) à bénéficier d’un congé rémunéré à 100 % pendant quatre semaines à la suite de la naissance d’un enfant.
19 316 salariés seraient concernés par cette initiative presque révolutionnaire en France dans le monde de la parentalité. Aujourd’hui, le second parent bénéficie de seulement 11 jours consécutifs qu’il peut prendre uniquement s’il le souhaite. Les 105 entreprises qui s’engagent abordent également ce point et assurent que les employeurs devront encourager les salariés à prendre ces quatre semaines de congé. En effet, outre le problème de la durée du congé actuel accordé aux employés, il y a également celui de la prise ou non de ces congés. Beaucoup de salariés ne profitent pas de ce « privilège », soit parce qu’ils craignent d’être mal vus par leurs supérieurs et leurs collègues, soit parce que l’employeur les décourage.
Un pas vers plus d’égalité
Si de plus en plus de personnes se battent aujourd’hui pour transformer le congé du second parent, c’est aussi pour permettre plus d’égalité entre les deux parents. Depuis peu, le débat autour de la charge mentale remet en question les rôles de chacun au sein du foyer et s’occuper des enfants ne fait bien évidemment pas exception à cela. Le congé du second parent est essentiel pour balayer cette fausse idée que la mère est l’unique responsable des enfants.
Avec la législation actuelle, les femmes qui viennent d’accoucher se retrouvent donc très rapidement seules chez elles et doivent apprendre à s’occuper d’un nouveau-né tout en se remettant de l’épreuve de l’accouchement. Nombreuses sont celles qui se sentent donc rapidement dépassées par les événements et qui peuvent alors vivre un baby-blues plus ou moins violent, ou pire : une dépression post-partum. Le second parent peut quant à lui également mal vivre cette période et se sentir complètement exclu de cette famille lorsqu’il doit reprendre le chemin du travail. Un congé plus long accordé au second parent est ainsi vraiment essentiel pour plus d’égalité au sein du couple. Il est par conséquent légitime d’espérer que l’initiative de ces 105 entreprises donne peut-être des idées au gouvernement.