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Coronavirus : l’ONU s’inquiète des conséquences sur la santé des femmes

Crédits : iStock

Le coronavirus est actuellement un sujet qui préoccupe le monde entier. Il faut dire que si nous vivons en ce moment au rythme de la contagion, nous devons également penser aux répercussions de cette pandémie sur nos vies futures. En effet, cette crise sanitaire va forcément laisser de nombreuses traces et risque de bouleverser totalement notre quotidien, même s’il est encore difficile de quantifier cela. Et s’il y a bien un point qui inquiète l’ONU, c’est la santé physique et reproductive des femmes.

Une crise qui risque de dévoiler de nombreuses inégalités

Si le monde entier est touché par cette pandémie, il faut bien avouer que toutes les populations ne le vivent pas de la même façon et en ces temps de crise les nombreuses inégalités qui peuvent exister dans un même pays et entre différentes nations sont d’autant plus visibles. Les personnes les plus fragiles ont plus de risques de développer une forme grave du coronavirus. Celles qui vivent dans la rue doivent subir un confinement dehors. Dans les pays où la couverture de santé n’est pas idéale, les plus pauvres ne prennent pas le risque d’aller à l’hôpital se faire soigner de peur de payer trop cher leurs soins. Il s’agit bien évidemment d’une poignée d’exemples qui peuvent donner une vision de ce que certaines personnes vivent actuellement.

Dans certains pays, ce sont les femmes qui risquent de payer le prix fort de cette crise sanitaire. En France, la durée de recours à l’IVG a été prolongée de deux semaines durant le confinement afin de permettre malgré tout aux femmes d’avoir toujours accès à ce droit fondamental. Cependant, dans certains pays, le droit à l’avortement et l’accès à la contraception ne sont absolument pas des priorités, ce qui laisse forcément de nombreuses femmes dans des situations extrêmement pénibles.

Des millions de femmes privées de contraception

Avec les hôpitaux surchargés et l’annulation de certaines opérations jugées « non prioritaires », certains pays ne permettent pas aux femmes d’avoir accès aux informations nécessaires pour pratiquer une interruption volontaire de grossesse. Pour d’autres femmes, c’est la peur de contracter le virus en milieu hospitalier qui les contraint à rester chez elles malgré une grossesse non désirée. Enfin, il faut rappeler que le monde entier connaît de grosses perturbations des chaînes d’approvisionnement dans tous les secteurs confondus, ce qui risque ainsi de nous mener vers une éventuelle pénurie de contraceptifs.

Ainsi, selon une étude de l’UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population), dans 114 pays à revenu faible et intermédiaire, 47 millions de femmes seraient dans l’impossibilité d’accéder à des méthodes de contraception modernes si les mesures de confinement se prolongent pendant six mois, avec notamment des interruptions significatives des services de santé. Forcément, ces failles risquent d’entraîner des grossesses non désirées, qui sont estimées au nombre de 7 millions par l’UNFPA.

Durant la pandémie et avec la mise en arrêt de différents programmes de prévention et de suivi, les femmes pourraient également faire face à une augmentation des mutilations génitales. Dans les dix ans à venir, il pourrait y avoir deux millions de cas supplémentaires qui auraient pu être évités en temps normal. Enfin, les mariages des enfants pourraient également être une des conséquences de cette crise. Avec une baisse de la surveillance et de l’encadrement dans certains pays, il pourrait y avoir 13 millions de mariages précoces supplémentaires entre 2020 et 2030 qui auraient pu être évités.

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